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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 14:30

            Concernant la prochaine ouverture d’un nouveau pôle santé, un quotidien régional donne l’information suivante : Extrait « ...C'est un bâtiment de 12 000 m2 environ ... Frais financier compris il coûtera 45 millions d'euros. L'agence régionale d'hospitalisation (ARH), organisme d'État, en finance les deux tiers. Le reste est payé par l'hôpital. La polyclinique lui versera une redevance, variable en fonction de son activité, environ 700 000 € par an pendant 20 ans. « C'est une opération blanche pour l'hôpital, assure ... le directeur de la communauté hospitalière.... Le soutien de l'ARH est exceptionnel, car il s'agit d'encourager un tel rapprochement du public et du privé dans le secteur de la santé. »


Résumons :


Coût de l’opération :                                                        45 000 000€

Financement par l’ARH :                                                 30 000 000€  (2/3)


Financement par l’hôpital :                                              15 000 000€   (1/3)

 

Redevance versée par la polyclinique (privée) à l’hôpital:

20 loyers annuels de 700 000€                                       14 000 000€

 

Au final, à la condition que l’activité de la polyclinique soit bonne, l’opération blanche pour l’hôpital ne se solderait-elle pas par un manque à gagner de  1 000 000€ auxquels il conviendrait d’ajouter le taux d’usure de la monnaie ?

Pour ce nouveau pôle santé, la polyclinique semble réaliser une excellente opération : normal puisque le bloc opératoire (très rémunérateur) lui a été attribué (90 lits d'hospitalisation, 27 lits de chirurgie ambulatoire, un bloc opératoire de huit salles, une salle de réveil de 18 lits). 

Le citoyen "lambda" pourrait toutefois s'interroger sur les conditions financières offertes à cet l'établissement privé:

1/ La société qui gère la polyclinique concernée ne semble pas avoir participé au financement du bâtiment et de son équipement. Si cette constatation s'avère, une seule question: POURQUOI?

2/ La dite société ayant vendu à un promoteur immobilier les anciens bâtiments qu'elle occupait en centre ville, pourquoi tout ou partie de cette vente n'a-t-elle pas été réinvestie dans ce qui est présenté comme une extension de l'hôpital public?
D'autant que l'amortissement de ces locaux et de ses équipements était compté dans le prix de journée facturé aux clients, lequel était remboursé par la S.S..

3/ Pourquoi le 1/3 payé par l'hôpital public n'est-il pas considéré comme un prêt à cet établissement privé?
Comment a été financée cette avance?
Il serait étonnant que cet établissement public disposât d'une telle somme: on connaît trop les problèmes de gestions des établissements publics de santé.

Cette somme n'a donc pu être qu'empruntée et son remboursement (capital + intérêts) seront annuellement portés au passif de l'hôpital.

Pourquoi le remboursement de cette somme ( 15 000 000€) ne donne-t-il pas lieu à versement d'intérêts?
A un taux de 3,5%, ceux-ci avoisineraient 5 000 000€ pour une durée de remboursement de 20 ans.

Pour demeurer une "opération blanche" pour l'hôpital, la "redevance annuelle" aurait dû être de 1 000 000€ et non pas de 700 000€.

4/ Dans le prix de journée payé par chaque client, pardon par chaque patient, sera inclu ce coût de ce remboursement.
Celui-ci sera bien entendu remboursé par la S.S. et les Mutuelles complémentaires.
Autrement dit, la S.S. participera au remboursement des sommes qu'elle a contribuées à prêter.

5/ La "redevance annuelle" ne couvre pas et de loin la totalité de la somme avancée par l'hôpital, La polyclinique réalise une économie annuelle minimale de 300 000€ . 

6/ Si la polyclinique n'est qu"occupante" des locaux, l'entretien, la maintenance, les impôts afférents,... seront donc à la charge financière de l'hôpital.
Ces coûts feront aussi parties du prix de journée pratiqué par l'établissement public et donc remboursé par la S.S. et les Mutuelles complémentaires.

7/ Les prix de journées étant de plus en plus encadrés, ces surcoûts risqueront  de nuire grâvement au service rendu par l'établissement public. Au gestionnaire de trouver les lignes et les chapitres sur lesquels il pourra faire des économies.

8/ Les prix de journées pratiqués par de la polyclinique étant quasiment identiques à ceux demandés par l'hôpital, le contribuable serait en droit de savoir qui se partage la différence induite par les points précédents.

Conclusion

Dans l'article du journal, il fallait lire:

           " C'est une belle opération blanche pour la polyclinique!"


P.S.: Peut-être la seule question à poser:

Pourquoi n'avoir pas confié ce nouveau centre de soin au seul hôpital public au lieu de faire cet énorme cadeau (45 000 000€) à une clinique privée, laquelle, chaque année, rétribuera grassement ses actionnaires?


        










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