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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 16:59

 

          Selon certaines théories, des « archétypes » se nicheraient en notre inconscient collectif. Ces représentations renfermeraient des thèmes universels communs à toutes les cultures humaines. Et ces mythes qui seraient le résultat de nos expériences continuellement répétées depuis la nuit des temps conditionneraient nos comportements. 

         

          Je m’interroge aujourd’hui sur quel « archétype » reposent cette hégémonie du masculin sur le féminin et le rapport que nous entretenons avec l’autre quand cet autre est d’un genre différent du nôtre, à savoir du genre féminin ou masculin ou d’un autre genre de culture.

         

          Chacun se souvient, lors de son passage en cours préparatoire, des exercices dans lesquels nous devions écrire l’article adéquat devant un nom. Ce travail récurant permettait au maître de savoir si nous savions déchiffrer, lire et comprendre le sens des mots proposés c’est-à-dire il mesurait notre capacité à donner du sens à ce que nous lisions. J’ignore si, à cet âge, nous faisions objectivement référence à une norme grammaticale ou alors, plus intuitivement, aux convenances du langage dans lequel nous baignions depuis notre naissance.

         

          L’année suivante, nous apprenions cette règle de grammaire qui établit le genre des noms de personnes ou d’animaux suivant leur sexe. Elle ne faisait qu’entériner ce que notre environnement et notre bain linguistique nous faisaient naturellement pratiquer oralement. Nous savions différencier le taureau de la vache, le coq de la poule, le canard de la cane, … Mais si nous savions distinguer notre « Médor » de la « Mirza » du voisin, nous devions recourir à une discrète mais pertinente observation visuelle pour discriminer un animal canin inconnu.

         

          Plus tard, devenus adultes, parce que certains moyens techniques n’existaient pas encore, c’est dans la fébrilité d’un couloir que nous attendions l’annonce que notre progéniture avait, sans pudeur aucune, exhibé ses attributs à des inconnus.         Et l’expression de la joie se concluait par la rituelle déclaration déjà inconsciemment sexiste : « C’est un garçon ! Je suis heureux » ou « Je suis content, c’est une fille. »

         

          A partir de cet instant, se scellait une part importante du destin de ce nouvel être : son prénom, la couleur et la coupe de ses premiers vêtements, les rêves vite échafaudés par ses parents, les jouets, les relations du monde extérieur avec lui et plus tard, son comportement avec les autres, son orientation scolaire, la détermination de son genre et son métier.

          Mais quand nous quittons le monde animal, cette règle établissant la norme du genre s’avère inopérante pour connaître le genre d’un nom désignant une chose ou un concept. Heureusement, l’usage courant y supplée. On ne confond pas « le vase » avec la « vase ».

 

Qui n’a souri d’entendre l’étranger « non immigré » évoquant son épouse comme « un femme superbe» ?

Quel esprit retors se logerait dans l’interprétation de cette banale phrase : « Exceptionnellement, ce critique de cinéma se tapa une critique de théâtre et ce fut un plaisir, la pièce était de choix !» ?

 

 

          Comment expliquer sur quel fondement repose cette autre règle grammaticale sur le genre imposant que, dans un ensemble d’éléments divers, le masculin l’emporte sur le féminin ? Nos ancêtres philologues auraient-ils été instinctivement mus par ce poncif présentant l’homme, le mâle, comme naturellement supérieur à la femme, la femelle ?

          Serait-ce parce que l’homme est naturellement plus grand, plus charpenté, plus musclé qu’il se serait élu supérieur à la femme qui a pourtant, elle, le pouvoir de donner la vie ?

            Est-ce parce que, depuis la nuit des temps, et encore de nos jours dans certaines sociétés, la femme doit se soumettre aux assauts sexuels de l’homme ?

         

          D’autre part, culturellement, peut-on ignorer ce que, depuis 3 500 ans, inculque la Genèse :

          D’après ces écrits, Chapitre 1- Verset 27, la complémentarité duelle masculin-féminin fut d’abord créée pour assurer la pérennité de l’espèce animale :

« Dieu les (les animaux) crée mâle et femelle

… et leur dit

A vous d’être féconds et multiples

de remplir la terre

de conquérir la terre… »

 

Genèse 2-7 : (septième jour)

« Yhwh fabrique un adam poussière

qui vient du sol,

souffle la vie dans ses narines

l’adam* se met à vivre »

(*tiré du mot hébreu désignant la terre)

 

          Le premier être humain ainsi généré fut androgyne à l’image de son créateur, à la fois mâle et femelle.

 

Ceci n’est pas une exclusivité « biblique ». Source : Encyclopédie des symboles (La Pochothèque)

« Les cultures antiques envisageaient, sous une seule figure, une nature féminine associée à une nature masculine tel Zeus, le dieu tout puissant dans l’hymne d’Orphée ’’Zeus est masculin. Zeus est une femme immortelle.’’

…Parmi les figures divines de l’Asie (Shiva conjugue le masculin et le féminin…) et des mers du Sud apparaissent également des êtres androgynes, symbole de la réunion des contraires en une unité autonome et parfaite… »

 

 

          Devant ce premier maître de la Terre, tous les animaux défilèrent, en signe d’allégeance et reçurent leur propre nom de la bouche de l’adam lequel, bien qu’étant ignorant de la « chose », savait discriminer le mâle de la femelle. (Genèse 2 – 20)

Le verset 20 dit que le créateur prit conscience que l’adam était seul, « sans aide ». Alors, Genèse 2 – 24 :

« Avec la côte prélevée sur l’adam,

Yhwh bâtit une femme… »

 

          Alors que le Ciel, la Terre, la flore, la faune et l’Adam sont présentés comme des créations exclusivement divines, la femme sera, en dernier ressort, seulement « bâtie » à partir d’os et de chair du premier être. Dernière arrivée sur notre planète, le féminin devra supporter le lot d’être bibliquement considéré depuis comme un sous-produit masculin.

 

Dès la Genèse, observons que cet ersatz de l’adam montre les limites de la prescience du créateur qui avait initialement envisagé qu’un seul homme pouvait régner sur la Terre, un singleton éternel, androgyne et, de plus, dénué d’initiative puisqu’il s’ennuyait au milieu de son royaume.

La Genèse ne raconte pas non plus par quelle manipulation mystérieuse le créateur pourvut cet adam d’un organe sexuel « opérationnel ».

Ensuite, le créateur ne se serait-il pas trompé dans « la construction » de la future Eve* (*signifiant ‘vivante’) ou dans le montage de ses synapses émotionnelles. Est-ce par inadvertance ou par ignorance qu’il l’aurait dotée d’irrépressibles pulsions sexuelles et d’organes sexuels tellement sensibles que les hommes, jaloux d’émotions qu’ils ne pouvaient connaître, élevèrent les pratiques d’ablation au rang d’une décision divine ?  N’ayant pas pressenti que l’Eve pouvait enfreindre ses ordres, il ne put que constater qu’à son insu, il l’avait dotée d’une capacité de désobéissance et donc d’une aptitude aux discernements.

 

          Cette Eve, naturellement moins assujettie au créateur et par conséquent plus libérée face à ces ordonnances dogmatiques, supputa rapidement qu’un éternel paradis deviendrait vite un enfer d’ennuis peuplé d’animaux féconds (cf. Genèse 1-27) et gardés par un couple d’humains voués à une interminable vie de perpétuelle continence. Rapidement, l’Eve « déniaisa » l’adam. Par cet acte, elle révéla l’homme à lui-même en tant que mâle procréateur et être jouisseur. Et cette prise de conscience de la différenciation complémentaire du masculin et du féminin pourtant nécessaire à la perpétuation de l’espèce humaine sera considérée comme étant « le » péché originel qui transforma l’éden initial en éternel purgatoire infernal.

          Prenant subitement conscience de la vulnérabilité avérée de son dadais d’Adam, l’incommensurable bonté céleste argua de cette incartade odieusement libertine pour punir son initiatrice.

 

Genèse ch. 3 – Vers.18

« A la femme Yhwh Dieu dit

je multiplierai les douleurs de tes grossesses

dans la douleur tu enfanteras des fils

vers ton homme ton désir

et l’homme ton maître. »

 

          Pour définitivement imposer la supériorité du mâle sur la femelle, le ou les rédacteur(s) de la Genèse y grave(nt) la condamnation divine. Elle sera sans appel et s’inscrira dans toutes les consciences des sphères dominées en occident par la foi chrétienne. La réflexion de Sartres « l’enfer, c’est les autres » ne prendrait-elle pas sa source en cette norme imprescriptible régissant notre environnement socio-culturel et notre histoire de vie relationnelle depuis plus de 3 000 ans ? L’homme, le mâle, qui porte dans son inconscient une certitude d’être une créature d’essence divine, peut toujours justifier ses comportements de possession et de jouissance à l’égard de la femme par l’évocation de ce dogme génésiaque. La femme est accusée d’être la cause que notre existence soit « véritablement humaine » c’est à dire ponctuée de joies et de peines, de plaisirs et de spleens.

 

Il faut toujours être conscient de la date de ces écrits. (1 500 ans avant notre ère).

L’existence de l’homo sapiens a quelques milliers d’années.

Les civilisations grecques et égyptiennes ont marqué leur empreinte culturelle. Diverses croyances se côtoient.

L’expérience des hommes est déjà riche.

La douleur de l’accouchement, la perpétuation de la race humaine par un nécessaire accouplement, l’inégalité entre l’homme et la femme en termes de force physique, le rôle de la femme dans les sociétés,…. sont des faits.

Les rédacteurs de la Genèse s’en sont accaparés pour les pervertir en dogmes religieux comme ils ont perverti ce que l’on nomme aujourd’hui les archétypes.

A cela, on ajoute l’ascèse de la sexualité féminine qui, excluant toute velléités de jouissance physique, y trouve la justification des excisions clitoridiennes, les ablations des petites lèvres, les sutures des grandes lèvres.

De quelles frustrations devaient donc souffrir ces rédacteurs ?

 

          Génération après génération, la femme expiera le fait d’avoir fécondé l’esprit humain pour l’épanouir à l’appétence de la connaissance, à la conscience de la responsabilité du couple pour la pérennisation de l’espèce, à l’attrait de la sensualité.

          Dans sa première lettre pastorale à Timothée dans laquelle sont édictées des instructions destinées aux responsables des communautés, Paul spécifiait : « Adam a bien été formé le premier puis Eve et ce n’est pas Adam qui fut séduit mais la femme qui, dupée, passe à la faute. » (1 – 12,13)

 

          Très tôt donc, l’abjection patente à l’égard de la femme émerge dans les comportements de l’homme qu’illustrent deux épisodes tirés de la Genèse :

 

Genèse 19-4 : « Les hommes de Sodome encerclent la maison … ils appellent Lot : 

« - Où sont les hommes qui sont venus chez toi cette nuit. Fais-les sortir, nous allons les violer.

-                 Oh mes Frères, ne leur faites pas de mal… j’ai deux filles qui n’ont pas connu d’homme, je les fais sortir et faites-leur ce que vous voulez… »

 

Juges 19-23 : « frères, je vous en supplie, non ! Non ! Ne vous comportez pas en criminel, ne commettez pas un acte aussi insensé ! Voici ma propre fille, tenez ! La voici qui est vierge… abusez d’elle, faites-en tout ce que vous voudrez mais ne vous laissez pas aller à une telle folie à l’encontre de cet homme… »

 

          Et je vous livre juste quelques extraits montrant comment doit être apprécié le statut de la femme :

 

Proverbes 9 - 13

« La folie est une femme fantasque, 

Idiote, elle ne comprend rien à rien. »


Corinthiens 14 - 34,35 :« Comme dans toute les Assemblées des saints, que les femmes se taisent dans les Assemblées. Non, elles n’ont pas à parler mais doivent rester soumises comme la Loi le dit. Et si elles sont prêtes à être instruites en quoi que ce soit, qu’elles interrogent chez elles leurs propres maris car une femme doit avoir honte de prendre la parole dans une assemblée. » 

 

Lévitique 12 – 2,5  

« Lorsqu’une femme fait un enfant

et enfante d’un mâle,

elle est impure sept jours

autant de jours que pour les règles…

Si elle enfante d’une femelle,

elle est impure deux fois le nombre de jours de ses règles. »

 

          Pour résumer, la femme, résultat d’une construction élaborée à partir de l’extraction d’un fragment d’homme, doit obéissance et soumission au maître qui l’a choisi, sa fonction sociale se réduisant à la maternité et aux tâches journalières engendrées par une vie familiale.

 

          Nous sommes bien éloignés du deuxième précepte enseigné par Matthieu (22 – 38,40) « Aime ton prochain comme toi-même » sauf à imaginer que la femme soit exclue du concept chrétien de « prochain ».

 

          Même si ces paroles bibliques n’ont pas été quotidiennement psalmodiées lors de l’éducation des Etres occidentaux depuis 3 millénaires, on ne peut nier que leur substrat transpire dans nos modes de vie, nos comportements, nos discours, y compris les textes de notre Droit.

          Je penserai plus simplement que les prosélytes religieux se sont approprié les lois normales régissant l’harmonie de toute société pour mieux soumettre les ouailles qui composent celle-ci.

 

          La normalité relationnelle entre les êtres humains qui doit exclusivement exister entre un homme et une femme nous sont aussi présentée comme étant d’essence biblique.

 

          Tout autre comportement qui ne pourrait aboutir à la conception relève de la perversion et condamne leur auteur soit aux foudres divines toujours prononcées et appliquées avec zèle, soit à l’anathème vipérin de ses concitoyens ou encore à la condamnation légale de droit public dans certaines sociétés.

 

          Ainsi, fut condamné à mort, le sieur Onan qui, refusant de donner une postérité à son frère décédé, préférait « se souiller à terre lorsqu’il allait vers la femme de son frère. » (Genèse 38-9)

          Sont passibles du même sort ceux qui pratiquent des actes contraires à la procréation tels la masturbation (onanisme) ou le coït interrompu qui se concluent par une dispersion intentionnelle de la matière séminale à l’extérieur. Aujourd’hui,

la vasectomie n’est donc pas condamnable par application de ces écrits.  

 

Trois millénaires passent.

 

          Lentement, les mœurs évoluent. Les livres d’histoires, les romans, les pièces de théâtre, les poèmes, les tableaux attestent de comportements où libertinage et badinage deviennent les deux mamelles d’une frange masculine, tous ministres confondus. En des temples où s’entremêlaient portes, perles et tiges de jade, dévots et mécréants s’émancipent des dogmes religieux en présence de vénustés plus vierges les unes que les autres.

 

          Les cahots de l’histoire, certaines Lumières, quelques politiques et beaucoup de combat de militantes affranchies font que la femme se libère de quelques jougs et conquiert peu à peu sa part de vie citoyenne et économique.

 

          Mais il reste quelques lambeaux. L’infidélité masculine reste du ressort d’une passade don juanesque. La femme infidèle est encore souvent vouée aux gémonies et la fille-mère considérée comme un être en perdition, et le géniteur ?

          L’infertilité masculine ou féminine reste du domaine confidentiel de la culpabilité.

          L’homme rêve, en secret, de la virginité sacrée de la future mère de ses enfants…

 

          Dans les faits et dans le Droit, le genre féminin diffère encore du genre masculin.

 

Basé sur cette exigence de réciprocité, l’article 212 notre Code Civil affirme, entre autres*, que « les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance. ». L’adultère, en France, n’est plus une faute pénale depuis 1975 mais demeure une faute civile.

 

 (* : Entre autres : parce que dans les faits, les femmes sont souvent victimes de la non application de ces devoirs de respect, de secours et d’assistance.)

 

Trois millénaires ont passé ?

Et pourtant…

Dans l’autobiographie d’un futur élu de la République rédigée en 1998, on relève ce petit florilège :

 

- «On dit que je suis misogyne. Mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes !»

- «La femme est mieux au foyer»… « Pour moi, une femme qui se bat au judo ou dans une autre discipline, ce n'est pas quelque chose de naturel, de valorisant. Pour l'équilibre des enfants, je pense que la femme est mieux au foyer. »… « C'est la mère qui a dans ses gènes, dans son instinct, cette faculté originelle d'élever des enfants. Si Dieu a donné le don de procréation aux femmes, ce n'est pas par hasard ». ... « De fait, cette femme-là, quand elle a une activité professionnelle externe, pour des raisons de choix ou de nécessité, elle ne peut plus jouer ce rôle d'accompagnement essentiel. ... Je considère que ce noyau est déstructuré. Les fondements sur lesquels étaient bâtie l'humanité, l'éducation en particulier, sont en partie ébranlés",


Plus tard, il explique que : « les tapettes sont des hommes qui ne s’assument pas !» mais qu’il n’est ni sexiste, ni homophobe.

 

N’oublions pas ceux qui suivent :

 

Philippe CANDELORO : « … je pouvais profiter des filles. J’étais dans un milieu où il n’y avait pas vraiment de vrais mecs… »

 

A l’Assemblée Nationale, Brigitte BAREGE, députée UMP du Tarn et Garonne évoque le mariage homosexuel en ces termes : « Et pourquoi pas des unions avec des animaux ? »

 

Johnny HALIDAY : « Alain DELON est un vrai mec de toute façon. Je ne pense pas être un pédé non plus. »

 

S’ils ne l’ont lu, ils sont inconsciemment des zélateurs du Lévitique où est écrit : « l’homme qui couche avec un homme comme on couche avec une femme, ce qu’ils font tous les deux sont une abomination, ils seront mis à mort, leur sang retombe sur eux. » (Lévitique 20-13)

 

          Leur lexique « ni sexiste ni homophobe » s’enrichit avec « tafiote », « tarlouze » qui ont détrôné depuis longtemps « petite pédale », « Homo », « tante » et autre « gouine » lesquels ont effacé « gonzesse » et « lopette » sans omettre « sale Pédé ».

Les anglophiles y ajoutent « queen » et « queer ».

 

Cette différence « du genre qu’on n’a pas » mettra-t-elle 3000 ans à être acceptées ?

 

          Les comportements singuliers et les homosexuels sont toujours mis au ban d’une société laïque. Celle-ci fonderait-elle encore sa perception sur d’antiques préceptes religieux ?

 

Peut-expliquer l’alchimie qui « régit » une rencontre ?

 

Un regard, une odeur, une voix, un toucher, une grâce, une vêture, une « intelligence », un hasard, … nous feront nous diriger vers telle personne parmi d’autres, à un moment donné et peut-être même nous faire découvrir un « genre » que nous nous ignorions. Cela reste encore, et peut-être heureusement, du domaine de l’irrationalité.

 

          Notre République accepterait-elle, en ce début de 3è millénaire que soient encore blâmés, bannis, rejetés ou condamnés toutes celles et tous ceux dont les comportements sexuels ou relationnels ne correspondraient pas à une norme originelle érigée en un dogme définissant la sexuation par le seul clivage binaire entre les humains et essentiellement vécue par la complémentarité d’un couple hétérosexuel fécond?

 

Dès lors que le respect de soi et de l’autre est évident, pour quelles raisons le « sexe » qui relève du domaine de l’intime serait-il accaparé ou soumis à une ou des norme(s) dictée(s) par des « croyances » et des positions politiques à la solde de ces derniers ?

Laisser se vulgariser de tels concepts :

C’est refuser que soit respecter l’Etre dans tout ce qu’il a de plus intime, sa sexualité.

C’est aussi stigmatiser toutes les unions non hétérosexuelles.

C’est refuser, qu’au nom de cette norme dogmatique, soit reconnus les mariages civils (donc reconnus par la République) entre personnes de même sexe.

C’est dénier à ceux-ci la possibilité d’avoir des enfants soit par adoption soit avec l’aide d’une tierce personne soit par tout autre moyen d’assistance médicale.

C’est reconnaître comme normal de ne pas leur accorder les mêmes Droits Civils qu’aux couples hétérosexuels.

C’est ignorer l’existence de femmes et d’hommes asexués ou androgynes.

C’est exclure les transsexuels. (Personne qui se sent comme ayant une identité sexuelle opposée à son sexe physique de naissance.)

 

C’est accroître le sentiment de culpabilité par rapport à la norme sociale chez des hommes stériles et les femmes infécondes.

 

C’est admettre que tout ce qui est contraire à la norme est du domaine de l’anormalité voire de la perversion.

 

En un mot, c’est accepter que dans une société de Droit existent des citoyens de seconde ordre.

 

Je m’interroge sur les raisons du tollé déclenché par l’introduction de la « théorie des genres » dans le programme de SVT de seconde si ce n’est que cette théorie heurte des sensibilités religieuses contemporaines qui voudraient s’ériger leurs idéaux dogmatiques en « Code moral » universel.

Ce sont les mêmes que l’on retrouve en travers de toute avancée scientifique et qui ont exterminé les « hérétiques ».

D’abord, une théorie ne reste « théorie » jusqu’à ce que son contraire soit scientifiquement démontré.

Mais ce cas-ci, je n’emploierai pas le mot « théorie », la sexualité et ses caractères relèvent de l’intimité de chaque individu qui la vit avec plus ou moins de bonheur.

Par contre, nos adolescents doivent être instruits des «caractéristiques sexuelles » qui doivent être enseignées de façon scientifique ET philosophique (et pourquoi pas historique et anthropologique: la Grèce antique avec ses pratiques socialement reconnues d’homosexualité et quelque peu pédophiles qui seraient aujourd’hui condamnées, les Musulmans polygames, d’autres peuples où l’homme n’a qu’un rôle stricte de reproducteur sans aucun fonction sociale,… )

Certaines caractéristiques sexuelles « heurteraient » sur le plan « moral ».  Sur quel ouvrage repose ce qu’il appelle la « morale » ? : la Bible.

Elle n’ignore pas la relation homosexuelle entre hommes mais l’estime outrageante au contraire du viol d’une fille ou d'une femme, fut-elle vierge.

 

 

 

Au plan social, les relations sont simplifiées par la reconnaissance « fille » « garçon » dès la naissance. Mais cette différenciation est seulement effectuée sur des critères strictement physiques : le sexe.

 

Elle n’augure en rien de l’avenir amoureux et des pratiques sexuelles de chaque individu.

 

Certes, dans la Grèce antique, on était certainement plus dans la normalité en étant homosexuel qu’hétérosexuel. Mais l’hétérosexualité n’était pas considérée comme contraire à leur « morale ».

 

Qui peut juger des orientations ou des pratiques sexuelles d’un individu tant qu’elles ne sont pas contraires à sa dignité et surtout à la dignité ou ne mettent pas en danger la vie de son ou sa ou ses partenaires ?

 

La science, la philosophie doivent expliquer pour « rassurer » l’individu et venir secourir ceux qui pourraient vite devenir des victimes des « moralistes » qui confondent, à dessein, comportements homosexuels et « pédophilie »

 

Je pense aussi qu’il y aurait lieu de recourir à deux néologismes : « homosensuel » donc « homosensualité » et « hétérosensuel » et donc « hétérosensualité » qui illustreraient un autre aspect de la relation amoureuse : la sensualité avant le sexe, la sensualité avec le sexe et pourquoi pas, la sensualité sans le sexe.

 

 

           En conclusion, si la différence du genre existe dans le symbolisme ou l’interprétation des archétypes, ici se substitue l’intelligence du symbolisme ouvert à la déraison d’un dogmatisme fermé. Il n’existe qu’un seul genre humain, lequel se décline en une arborescence de comportements sexuels tous également « sacrés » dès lors qu’ils sont basés sur le Respect de l’Autre, c’est-à-dire « l’Humanisme ».

          Et n’ont pas été abordées l’appréhension et la perception d’autres genres :

-        le genre ethnique que pourraient pareillement illustrer les mêmes sources qu’elles soient du livre ou d’hommes et de femmes politiques

-        ou encore celles du genre « économico-social » qui clivent le monde des « travailleurs, quelle que soit l’heure de leur lever » de celui des « improductifs qui coûtent cher » et qui relève de notre discernement du monde socio-économique,

-        ou encore celles du genre qui oppose les « biens portants » aux personnes malades ou souffrant de handicaps mentaux, physiques,

-       

-        Mais ces points relèvent-il de la notion d’archétypes ?

 

Quelques réflexions supplémentaires :

 

Il faut toujours se souvenir sur quoi repose les fondements du raisonnement des croyants : un dogme « il existe un dieu créateur de tout, omniscient, omnipotent, omniprésent, …. omni casse coui pieds).

Les tenants de la pensée dogmatique qui puisent leur « apensance » dans ce que les américains nomment « the good book » ( ???) veulent une sexualité réduite à la procréation (croissez, multipliez, …Genèse), soyez féconds et nombreux (puis venez à moi les petits enfants –St PAUL) c’est-à-dire une politique nataliste en excluant toute recherche de plaisirs ( propre aux êtres humains, je « crois »…) et qui débouche sur les mutilations (toujours chez la femme d’ailleurs).

Toutes les autres pratiques sont du domaine du diable et de la traitrise du message divin (cf. Onan qui refusant de féconder l’épouse de son frère décédé préféra laisser sa semence se perdre dans la terre et fut frapper de mort par son dieu (ancien testament)        

- opposition à toute forme de contraception y compris le coït interrompu (préservatif, pilule,…)   

- opposition à l’IVG (on ne peut tuer ce que dieu a fait mais ils sont presque tous pour la peine de mort judiciaire)        

- opposition à toute forme de sexualité autre que celle unissant un homme et une femme pour « procréer ».

Ils oublient que :

- la mère de JC fut fécondée nuitamment à son insu (ne serait-ce pas ce qu’on appelle vulgairement un viol ? Cela montre aussi le statut de la femme vu par les chrétiens catholiques : tais-toi et enfante !)

 

- Joseph dérogea à cette loi divine puisque son mariage ne fut pas consommé (Marie était vierge : je sais qu’on m’objectera que ce n’est qu’une valeur symbolique)

- que tout dans le comportement de JC crée une interrogation sur ses comportements sexuels ou au moins sur son rapport aux femmes : il en était toujours entouré (Marie-Magdeleine en fut tellement amoureuse qu’elle lui oignit les pieds de parfums et les baisa, G…s T….N n’a donc rien inventé) mais ne « commit jamais le péché de chair ». Etait-il impuissant ou homosexuel refoulé donc frustré ? (ce n’est qu’une hypothèse toute personnelle).

 

Pour conclure, je dirai que la théorie du genre pourrait se comprendre comme une sorte d’aberration scientifico-philosophique : il n’existe qu’un genre humain. Celui-ci se décline, notamment pour ce qui nous intéresse ici, au plan des comportements sexuels à l’autre et à soi-même, en une arborescence dont chaque segment aboutit à une particularité que je qualifierai de « sacrée » au sens qu’elle doit inspirer, à la condition sine qua non que ces pratiques soient respectueuses du genre humain, un profond respect de la part des autres.

 

Mais « l’enfer, c’est les autres ! ». Les autres sont l’enfer quand les autres ignorent et veulent ignorer les uns et réciproquement. C’est ce qui justifie pleinement cette « information » aux plans scientifique*, philosophique et ‘humain’ sur les divers comportements sexuels existants.

 

La connaissance de faits est une étape vers la reconnaissance de l’autre et l’acceptation de l’autre et/ou de soi. Elle pourrait être une solution aux frustrations infligées par les autres « dits normaux » ou vécues par soi « dit anormal » et une solution pour recouvrer l’estime de soi.

 

N’est-ce pas cette normalité érigée en dogme qui crée le rejet de l’autre en le condamnant aux gémonies ?

 

: avec cette réserve : ne faisons pas dire à la science ce qu’elle ne dit pas. Quand elle ne peut démontrer, elle peut expliquer. Rappelons-nous ce que des pseudo-scientifiques lui ont fait dire sur les « juifs », les « homosexuels », les « nègres » …

 

 

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