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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 14:09

Dans le journal « MEDIAPART » du 27 septembre 2001, l’article de Cécile ALIBERT et Noémie ROUSSEAU « Des enseignants racontent une école en mille morceaux » (27 septembre 2011) a suscité de multiples commentaires qui montrent comment des idées reçues perdurent avec force et vigueur sur l’Ecole de la République et comment chacun peut s’approprier cette Ecole, la nôtre, comme un exutoire à toutes leurs peines.

Cette Ecole n’est épargnée par aucuns clichés, flous, mauvais ou même sépia et semble être devenue le réceptacle de toutes les rancœurs subies par les commentateurs dans leur environnement professionnel.

La récurrence de l’argument faisant état d’une « incompétence notoire » des enseignants souligne une agressivité certaine de leurs auteurs alliée à l’égard des enseignants dont ils ignorent la fonction réelle.

D’autre part, circonscrire le débat sur les professeurs à ce dualisme « compétent-incompétent » implique que soit véritablement définies les notions « de compétence », «de professionnel compétent », « d’incompétence », « de professionnel incompétent », « de critères permettant ces évaluations objectives» …

Cette approche sociétale qui prône le clivage entre les citoyens fondé sur des critères présentés comme « justes » car correspondant à une propre approche de la société, « impartiaux » car obligatoirement présentés comme transcendantaux politiquement, « véridiques » car vécus dans ses quotidiens professionnels ou familiaux,… (La multiplicité des arguments rendrait cette énumération fastidieuse sans être pertinente) tend à être appliquée à toute strate de la société. On justifie son statut par opposition à l’autre. On existe par rapport à un autre qui statutairement n’existe pas ou moins (celui qui ne travaille pas, ou pas assez). Ce comportement contraire à ce principe premier biblique « aime ton prochain comme toi-même » n’est-il pas surprenant dans un pays qui aime se targuer d’être « la fille ainée de l’église » ?

On oppose ceux qui travaillent à ceux qui « ne veulent pas » travailler, les chômeurs, ceux qui se lèvent tôt à ceux qui préfèrent l’oisiveté rétribuée par ceux qui « bossent », les employés du privé à ceux du public, l’étranger au résident, le droit du sang au droit du sol, le nomade au sédentaire, le malade au bien portant et on pourrait conclure par le juif au non juif, non ? Le politique flatte le côté primaire de ses ouailles. Celles-ci apprécient que leurs visions «primaires » de la société qu’ils apprécient au travers de leur prisme à la diffraction binaire (blanc et noir) soient élevées au rang de grandes causes nationales. Désormais, nos régnants n’ont plus à diviser pour gouverner, leurs certains de leurs électeurs s’y attèlent avec un certain succès.

Ce prolégomènes ne nous éloigne guère du propos initial puisque vous abordiez la problématique des concepts de « compétence » et « d’incompétence » chez les professeurs.

L’unité de valeur de ces qualités diffère selon la position de la personne qui les mesure. Une même compétence d’un professeur sera-t-elle appréciée de la même manière par :

-          ses supérieurs hiérarchiques dont le rôle est de les estimer régulièrement au regard des textes officiels que cet enseignant doit appliquer et d’apprécier son engagement,

-         ses collègues de travail, (affinités ou non, …)

-         ses élèves (ceux qui réussissent ou non, ceux qui aiment la matière enseignée ou non,…)

-         les parents de ces élèves (souvent fonction du niveau de réussite de leurs enfants)

-         sans oublier ceux qui n’y connaissent rien mais qui aiment bien donner leur avis.

-          

En préliminaire, j’évoquais les clichés tellement ressassés qu’ils sont hélas maintenant reçus comme des « vérités » (encore des vérités révélées, sans doute !). Ils pourraient aussi illustrer le manque d’imagination et d’investigation de ceux qui les colportent et les reçoivent comme pain béni.

Côtoyant depuis plus de 40 ans le milieu scolaire, j’ai rencontré quelques centaines d’enseignants, au moins autant de parents et un peu plus d’élèves.

Cliché 1 : Je n’ai jamais vu employer « la méthode globale » en cours préparatoire. En 1970, celle-ci était déjà déconseillée dans les Ecoles Normales lors des deux années de formation professionnelle des institutrices et instituteurs. Les diverses méthodes utilisées étaient ce qu’on appelait « des méthodes mixtes ». Pendant quatre à six semaines maximum, l’enfant lisait des phrases apprises globalement qu’il composait avec des mots qu’il connaissait. Très vite, ils passaient à l’analyse des mots puis à la synthèse des connaissances acquises. C’est à dire qu’ils pratiquaient le B. A. BA de notre bonne vieille méthode « Boschet » mais avec beaucoup d’intelligence pour que chaque enfant pratique la lecture et l’écriture avec plaisir.

Cliché 2 : Sur le nombre indiqué ci-dessus, il est vrai que j’ai connu un enseignant qui n’avait pas sa place dans une classe. Mais grâce à l’implication du Conseiller Pédagogique, les dégâts furent minimes. Je n’ai rencontré que des enseignants compétents, plutôt plus que moins mais tous, des « bosseurs » qui croient à leur mission. Leur investissement dépasse largement le temps scolaire de 6h par jour ouvré. Bien que leur nombre diminue, beaucoup sont impliqués dans des associations péri scolaires non pas pour les « embrigader » mais parce qu’ils sont convaincus que leur rôle d’éducateur doit continuer à l’extérieur de l’enceinte scolaire.

Cliché 3 : Les enseignants sont toujours absents ! Désolé de dire que leur taux d’absentéisme n’est pas plus élevé qu’ailleurs. Un enseignant doit justifier toute absence pour maladie par la production d’un certificat médical attestant de la durée de ce congé. Pensez-vous que les médecins puissent rédiger de multiples faux certificats d’arrêt maladie ? Dans ma petite sphère provinciale, j’ai connu, il est vrai, une enseignante qui en cours d’année scolaire téléphonait à l’Inspection Départementale pour connaître le nombre de journées « enfant malade » qu’il lui restait à prendre. Son mari était un patron d’entreprise moyenne, lequel ne se gênait pas de dénigrer le corps enseignant dans son ensemble, conséquence de sa référence conjugale, sans doute.

Cliché 4 : Les enseignants font du prosélytisme politique en classe. Je n’en ai pas rencontré. Mais je sais que si tel avait été le cas, il y aurait plainte des parents ou de sa hiérarchie avec sanction immédiate. D’autre part, si je ne vous convaincs pas, je vais vous rassurer : depuis le temps que, d’après certains ragots, ces « gauchistes » pollueraient idéologiquement leurs élèves, il y a belle lurette que la France devrait être gouvernée par une troïka PS-PC-LO. Ce n’est pas le cas ? alors, ils sont là, vraiment incompétents !

Cliché 5 : «  Le pédagogisme » reproché aux enseignants n’est pas de leur fait mais de celui qui est responsable des programmes à savoir : le Ministre de l’Education Nationale. En tant que fonctionnaires, ils appliquent les directives et heureusement, souvent avec discernement et circonspection au risque d’être sanctionnés par un supérieur hiérarchique zélé.

 

Ad libitum

 

Pendant qu’il épilogue sur ces clichés, le peuple ne se questionne pas sur les causes réelles du dysfonctionnement de notre système scolaire. Trouve-t-on anormal que tel emploi demande au moins une qualification récompensée par un diplôme (CAP-BEP à minima) attestant aussi d’une formation professionnelle ?

Depuis la rentrée 2010, les jeunes professeurs des écoles enseignent sans AUCUNE formation pédagogique, par mesure d’économie. Et ceci n’est pas un cliché. Qui le dénonce ?

 

Je me dois de préciser que je ne suis à la solde d’aucun parti politique, d’aucun syndicat. Je suis un homme libre et de bonnes mœurs, enfin je crois, formé à l’Ecole de la République Laïque. Je ne m’arroge pas le titre de « compétent », j’essaie d’être le moins « incompétent » possible et espère n’être pas trop un « con péteux ».

La province où je vis n’est nullement une exception française.

J’ai aussi un regard critique sur notre Ecole de la République. Elle est perfectible. Mais je trouve toujours navrant que ceux qui la détruisent oublient avoir bénéficié de la compétence des maîtresses et maîtres de cette Ecole. Ceux-là devraient s’interroger sur les capacités à refonder l’Ecole de la République d’un Ministre de l’Education Nationale qui navigue à vue, en fonction de la « vox populi », de la future élection,…

Une réforme s’engage pour au moins 20 ans (durée d’une scolarité) et chaque Président, chaque Ministre qui passent veulent que leur nom figure au bas d’une réforme, celle qui mettra fin à toutes les inégalités, toutes les injustices. Et les programmes, les actes pédagogiques, les exigences changent en cours de route. Depuis quelques années, on passe bientôt plus de temps à évaluer qu’à enseigner. Les résultats des enfants sont mis en fiches, en tableaux. On fait des statistiques pour quantifier les savoirs à l’instant « I ». Jadis, l’enseignant mettait en œuvre toute une stratégie adaptée pour remédier à une difficulté qu’il supputait chez un enfant. Aujourd’hui, il faut des tableaux, des rapports, des demandes, des commissions,… qui réclament énergie, temps,…

L’Ecole est une sacralisation de tous les Savoirs qui participeront d’une citoyenneté intelligente et pas seulement un lieu où l’on apprend à lire, écrire, compter, calculer et là, ce n'est pas un cliché!

 

 

 

 

 

 

 

 

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 10:35

Vous avez visionné ou vous allez visionner le « document » élaboré par SOS Education pour stigmatiser la grève des enseignants du 27 septembre.

 

Cette vidéo est la parfaite illustration de ce que ses concepteurs dénoncent, à savoir la manipulation.

Après une bonne accroche compassionnelle, elle se livre à une interprétation de faits pour arriver à cette conclusion : œuvrons tous ensemble pour que nos enfants apprennent à lire, à écrire, à compter, à calculer.

 

Parmi quelques dizaines d’autres, je fais cette réserve : les (ou la, si on la considère comme une science) mathématiques ne servent pas uniquement à compter et à calculer, elles sont aussi « utiles » pour apprendre à REFLECHIR, à RAISONNER.

 

Quand on ne sait que calculer, on divise le nombre d’enfants (12 000 000) par celui de professeurs (852 000) et on obtient une moyenne : 14 élèves par professeur, sous -entendu 14 élèves par classe.

Quand on réfléchit un peu, on sait qu’en collège, lycée et faculté, dans une même classe interviennent plusieurs professeurs.

Prenons comme base minimale 8 professeurs qui interviennent dans 4 classes de 28 élèves de votre collège.

SOS Education qui ne sait que calculer dit haut et fort que l’on a une moyenne de 14 élèves par professeur et pourtant, votre enfant est dans une classe de 28.

Suivons les préconisations de SOS Education, supprimons le poste de professeur de seconde langue : cela ne fera encore qu’une moyenne de 16 enfants par professeur. Votre enfant sera toujours dans une classe à 28 et ne fera plus d’espagnol par exemple.

Maintenant, supprimons encore un poste, celui du professeur d’EPS par exemple. La moyenne, selon SOS Education, sera de 18.6 élèves par professeur. Mais votre enfant sera toujours dans une classe de 28 sans professeur d’espagnol ni professeur d’EPS.

Pour arriver à un taux d’encadrement acceptable de 22,4, on devrait pouvoir supprimer un poste, celui d’histoire par exemple. Mais votre enfant sera toujours dans une classe de 28 sans cours d’espagnol, d’histoire et d’EPS.  Mais, il est vrai, que l’on peut très bien vivre sans parler l’espagnol, sans connaître l’histoire de son pays, de l’Europe et du monde et sans faire de sports à l’école.

 

D’autre part, se contenter du « calcul » de SOS Education, c’est nier, dans l’acte d’enseignement et dans la prise en charge de tous les enfants, l’implication, entre autres, des conseillers pédagogiques, des RASED (psychologues scolaires, maîtres spécialisés,…) qui aident (pardon,…qui aidaient) à la prise en charge des enfants en difficultés, …

 

C’est au nom d’un tel argument aussi fallacieux que tendancieux : « 1 enseignant, 1 classe » que :

-          On a supprimé les postes d’enseignants qui travaillent avec les enfants hospitalisés pour un séjour de longue durée afin que ces derniers ne soient pas déscolarisés,

-          On a supprimé les enseignants qui travaillent dans les Centre Médico Psychopédagogique, qui reçoivent des enfants en mal être,

-          On a supprimé les enseignants qui travaillent dans des Centres d’Accueil de classes transplantées (et là, si j’applique la même méthode que SOS Education, cet enseignant reçoit au minimum 10 000 enfants par an soit une moyenne de 52 enfants par journée scolaire ouvrée.)

-          On a supprimé les postes de psychologues scolaires et d’enseignants spécialisés qui travaillent avec des enfants en difficultés scolaires au niveau de l’école élémentaire.

-          On a supprimé les postes de Conseillers pédagogiques en musique, en dessin, en EPS,… qui assuraient, sur le terrain, la formation des maîtres.

-          On a supprimé les postes d’enseignants-remplaçants.

-          -…

Usant de la même rhétorique que celle employée par SOS Education, interrogeons-nous :

                -Pourquoi les enfants hospitalisés en séjour longue durée n’ont-ils plus droit à une scolarité normale ?

                - Pourquoi les enfants en mal-être n’ont-ils plus droit à un suivi adapté dans des Centres Médicopédagogiques dont l’efficacité est reconnue par tous ?

                - Pourquoi les enfants accueillis en centre de classes transplantées n’ont-ils  plus droit à la compétence d’un enseignant qui, de par son expérience, assurait, entre autres, le lien pédagogique avec l’institution ?

                - Pourquoi les enfants en difficultés scolaires n’ont-ils plus droit à une prise en charge par des personnels spécialisés de proximité dont l’action permettait de diminuer significativement l’échec scolaire ?

                - Pourquoi les enfants de l’Ecole de la République n’ont-ils plus droit à une éducation aux arts encadrée par des pédagogues à la compétence reconnue ?

                - Pourquoi votre enfant subit-il le non remplacement de son enseignant malade ?

                - Pourquoi   …. ?

 

Et je n’évoque pas la médecine scolaire qui a pratiquement disparu.

 

                Quant aux personnels administratifs, supprimons les secrétaires des collèges, lycées, facultés, supprimons les économes, supprimons les comptables, supprimons tout ce qui fait « tourner la boutique » et donnons ces tâches à des officines privées.

 

                Pour les heures dites « syndicales », elles sont encadrées par la loi votée par les parlementaires. D’ailleurs, certains groupuscules syndicaux se mouvant dans l’ombre de SOS Education ne bénéficieraient-ils pas des mêmes « privilèges » ?

 

                L’avenir de l’Ecole Publique comme celui de la Santé et d’autres services publics dépend d’une volonté et d’un choix politiques et SOS Education vous présenté les siens.

 

                Vous avez été ou vous allez être fasciné par ce que, avec beaucoup de « calcul », SOS Education vous a concocté.

 

Prenez quelques minutes pour lire les pages 48, 49, 50, 51 et 52 de l’ouvrage « Main Basse sur l’école Publique » de Eddy KHALDI et Muriel FITOUSSI (Edition Demopolis), 20€, dans toutes les bonnes librairies.

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 23:42

Comme les enseignants du privé défilaient aussi, c’est la première fois que les médias ne glosent pas sur un mouvement de grève 3 semaines de classes après la rentrée.

Jusqu’à aujourd’hui, les mouvements de grognes des enseignants publics qui dénonçaient SEULS ce saccage de l’Ecole de la République étaient décrits comme étant le fait de « fainéants trop payés et toujours en vacances… », de « gauchistes irresponsables »,….

Les exposés lus et entendus me laissent un goût amer : la crédibilité de cette grève affichée par les commentateurs tient uniquement à la présence des personnels des écoles privées catholiques car ils « ont le sens de leur responsabilité ». Ces écoles privées ont besoin « d’enseignants qualifiés pour suivre chaque enfant dans son parcours, ce qui est une des spécificités de l’enseignement catholique »…. Même les parents interrogés trouvaient normal de soutenir les maîtres de leurs enfants car « vous savez, des milliers d’enfants n’ont pu s’inscrire cette année dans les écoles catholiques à cause des fermetures de classes…. » et en plus « ils ne sont pas payés aujourd’hui »… « on ignorait qu’ils perdaient une journée de salaire pour défendre l’avenir de nos enfants, c’est magnifique leur engagement... »

La communication de ces établissements privés au sujet de cette journée de manifestation est admirable autant par son contenu que par sa forte médiatisation tous supports confondus. Pour une même action, d’habitude honnie par une large frange de la population, ils ont réussi à accroître leur crédibilité, leur sérieux face à des « fonctionnaires du public chez qui un tel mouvement n’est que tradition sans fondement réel autre que ceux d’avoir une journée de congé supplémentaire et d’emmerder le gouvernement de droite…».

Ces enseignants du public tant vilipendés ont perdus des dizaines de journées de salaires depuis quelques années non pas pour défendre leurs « privilèges de petits fonctionnaires » mais pour défendre un système éducatif qui devrait permettre à tous les enfants sur le sol de notre République Laïque de recevoir une vraie éducation qui prenne en compte les spécificités de chaque élève.

Jusqu’à présent, il ne me souvient pas avoir aperçu d’enseignants du privé les soutenir même moralement. C’était même un argument : « chez nous, il n’y a jamais grève ! »

Jusqu’à ce qu’il commence à prendre l’eau et à dangereusement gîter, du haut de leur vaisseau, ils ignoraient les radeaux de la plèbe, laquelle devra aussi bientôt leur laisser ses gilets et bouées de sauvetage car chacun sait qu’aujourd’hui  pour habiller St Paul, on déshabillera les « jacques ».

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 14:27

            En ce dimanche midi 8 mai 2011, avec quelques couples d’amis, nous pérorions autour d’une table garnie à souhaits mais sans ostentation. Les sujets furent divers allant de cet élu écarté manu militari pour cause « de troubles à l’ordre public » lors d’un déplacement présidentiel aux petits tracas professionnels ou familiaux de la vie quotidienne, le tout ponctué d’histoires parfois lestes, d’anecdotes croustillantes, de jeux de mots douteux mais toujours récompensés de sincères éclats de rire. En gauloiserie, la magnanimité est de règle entre amis.

            Vint le moment où mon épouse présenta le dessert qu’elle avait admirablement confectionné: un « duo café chocolat » accompagné de tuiles aux amandes.. Dans des verrines, de fines couches de mascarpone au café alternaient avec une crème anglaise épaisse légèrement chocolatée, le dessus parsemé de pralin au chocolat.

            J’ignore si ce fut l’excitation des papilles ou l’harmonie de la présentation ou une autre interprétation des mots « duo », « tuile » ou « amandes » transformé en « amende » ou encore la conséquence libératoire de la consommation pourtant modérée des vins qui furent les catalyseurs de l’évocation d’un sujet qui nous était commun : « le divorce ».

            Mais pour divorcer, il faut d’abord se marier, belle mais nécessaire tautologie. Est-ce parce que nous étions tous « mécréants libertaires» que, de conserve,  nous convenions que notre République laïque considérait l’acte de mariage comme une sorte d’acte de foi. Les registres d’Etat-civil s’étaient substitués aux registres paroissiaux, la forme avait évolué, pas le fond. De même que pour un chrétien, l’homme ne peut défaire ce que le dieu auquel il croit a uni, le citoyen ne peut briser ce que la République a assemblé.  Le mariage est un contrat moral accepté contradictoirement et officialisé par l’apposition des signatures de chacune des parties sur le registre officiel.

            Puisque vulgairement on enrobe l’écrin du mariage d’un drap immaculé bordé d’un croquet  de haute moralité, le divorce, par opposition, est considéré comme « immoral » voire »amoral », contraire à l’esprit citoyen. Le couple représente la base unitaire de notre société, une cellule familiale synonyme de stabilité, d’ordre, de respect, de régénération,…           

            Pour le quidam, la moralité est préservée quand un couple reste uni tout en se déchirant chaque jour. Au XIXe siècle, on préférait l’adultère à la séparation. Il est vrai qu’en cette époque de haute moralité religieuse, les mariages étaient « arrangés », dits « de convenance » pour préserver ou enrichir le patrimoine, assurer une descendance. L’Amour restait du domaine de l’utopie flaubertienne. Sans amour, pas de réel cocufiage, la pratique de la tromperie était tolérée, comprise par les tiers et l’église à condition qu’elle s’affichât avec discrétion. Les lupanars font florès.

            Peu à peu, chacun égrenait les péripéties de sa séparation puis du jugement de divorce. D’un avis général, on s’étonnait de l’insistance de certains avocats à vouloir produire des pièces à charge pour défendre son ou sa client quand celle-ci ou celui-là était considéré « victime » de la séparation, car la personne qui quitte devient obligatoirement « coupable ». Pour défendre la « moralité »,  certains font preuve d’une crasse « immoralité » et c’est à partir de ce constat que les histoires personnelles ont commencé d’être évoquées :

-         « Mon ex a produit une trentaine de témoignages attestant de la bonne entente qui régnait dans le couple. Le pire, c’est que la plupart de ces personnes n’était jamais venue à la maison et ne connaissait mon ex épouse qu’au sein de la chorale et du groupe de danses traditionnelles qu’elle fréquentait. La cerise, c’est que je n’avais jamais rencontré ni entendu parler d’une bonne dizaine de ces gens… Et ça je ne pouvais pas le prouver. De toute façon, même quand vous croyez connaître des copains, vous n’êtes pas une petite souris pour savoir ce qui se passe au quotidien. On ne va pas s’engueuler ou se tabasser quand on reçoit les copains … Et sous la couette, qui peut témoigner de ce qui ne se passe pas sous la couette,  c’est important ça aussi, non ?»

 

-         « La mienne, c’est un faux témoignages attesté par son directeur qui affirmait que suite à la séparation, elle avait été dans l’obligation de prendre un congé maladie de telle date à telle date. J’ai réussi à réunir des documents contradictoires. J’ai fait convoquer  ce directeur devant un juge qui lui a infligé un « rappel à la loi », une autre condamnation que je ne demandais pas équivalait à une mise à la porte de son établissement… Eh bien, malgré cela, l’avocate de mon ex a utilisé ce témoignage dans ses conclusions et le juge ne lui a rien dit… »

 

-         « Moi, ce sont deux toubibs qui ont fait des attestations tronquées. L’un attestait de l’état psychique de mon ex depuis notre séparation en omettant de spécifier qu’il la suivait depuis plus de dix ans. L’autre, je ne sais pourquoi, attestait que mon ex n’avait jamais eu telle maladie à 2 ans. Ce n’était pas faux puisqu’elle l’avait contractée à l'âge de six mois et qu’elle était suivie depuis cet âge… De toute façon, cet argument ne faisait pas partie de ma défense…  éh bien, comme pour toi, son avocate a plaidé un délabrement psychique provoqué par la séparation… »

 

-         « Le mien, il a fait faire un « constat d’adultère ». C’était idiot… il connaissait notre adresse puisqu’il y venait chercher et ramener nos enfants. En plus, les constats d’adultère ne sont plus admis. Je me souviens de la tête des deux huissiers. Six heures du matin, on sonne. Mon compagnon ouvre après s’être assuré de leur qualité… Il les a  fait entrer dans le salon, les a priés de s’asseoir, leur a proposé un café. Refus poli et embarrassé surtout quand on leur a dit que, connaissant l’esprit retors de mon ex, on les attendait. Trois minutes après, ils sont partis. Mon avocat a envoyé une lettre assassine à mon ex, lui rappelant qu’on était à la fin du XXe siècle…  Son avocat n’a pas osé en faire état dans ses conclusions si bien que les frais d’huissiers ne m’ont jamais été facturés… »

 

-         « Mon ex a démontré que, facture à l’appui, depuis mon départ, il avait été obligé d’embaucher une femme de ménage qui lui coûtait cher et un jardinier. Il avait été aussi obligé de changer de voiture donc de faire des emprunts qui coûtaient cher aussi. Il gagnait deux à trois fois plus que moi, malgré cela, le juge a minimisé sa part contributive pour l’entretien de nos deux enfants dont j’assurais la garde… »

 

-         « Moi, c’est pas ça qui m’a emmerdé… Ce que j’ai trouvé dégueulasse, c’est de ne pouvoir tout dire des vraies causes de la séparation…Moi, je ne suis pas parti sur un coup de tête, victime du démon de midi… Je suis parti parce que j’en avais marre… marre de tout ce qui pourrissait ma vie de tous les jours. Vous me voyez dire au juge : « Monsieur le Juge, j’ai quitté le foyer conjugal parce que… parce que plein de choses… Je n’en pouvais plus de cet univers carcéral. J’ai simplement envie de vivre normalement la deuxième partie de ma vie. Boire une bière de temps en temps, une fois par semaine seulement sans être traiter d’alcoolique… Pouvoir faire une partie de tennis avec un copain sans être obliger de rentrer aussitôt l’heure terminée… Aller au resto, une fois par mois… ne plus être obligé de passer tous les dimanches chez ses parents… Interrogez les enfants, ils m’ont dit tous les deux qu’ils savaient depuis plusieurs années que je serais parti un jour… Je faisais des bals le week-end, elle ramassait les sous, je n’ai jamais pu me faire plaisir même pas une fois… J’en avais marre de me faire contrôler la monnaie quand je revenais d’acheter une baguette… Je n’en pouvais plus de vivre avec une femme qui se plaignait toujours, qui voulait toujours plus d’argent… du fric… du fric… Elle est tellement conne que, pour m’empêcher de partir, elle m’a menacé de me dénoncer parce que je ne déclarais pas tous mes bals aux impôts… Or, si j’avais eu droit à un redressement , elle en aurait payé la moitié, la déclaration était commune et de plus, ça faisait plus de dix ans que j’avais arrêté donc prescription… J’en avais marre de ses « cagnottes », elle a commencé par garder toutes les pièces de 2F pour s’acheter des babioles en étain puis c’est passé aux pièces de 5F… Pour vous dire, elle payait une baguette avec un billet de 10F pour avoir une pièce de 5 en monnaie…. C’était au détriment de la communauté… Marre aussi de voir une femme attifée dans des fringues achetées en solde chez Leclerc… Et puis, il y a une chose que je ne devrais pas vous dire… et pourtant… y’a des gens qui flatulent, elle, elle pète à longueur de jour et de nuit, elle pète et elle pue, elle pète et elle empeste tout le monde et ça la fait rire… »

 

-         « La mienne, elle avait quasiment vidé la maison de tous les meubles et autres objets de valeurs avant la venue du notaire et de l’huissier pour l’inventaire… Ce notaire qui avait visité la maison meublée pour l’évaluer ne semblait nullement surpris de voir des pièces vides. Heureusement, j’ai insisté pour que l’huissier note mes « dires » sinon, j’ l’avais dans le baba. Elle a essayé de camoufler les avoirs bancaires… bizarrement ce même notaire avait oublié d’en faire la demande aux banques… »

 

-         « La mienne qui veut se faire passer pour une sainte a joué la grande victime… elle avait le même boulot que moi et gagnait exactement la même chose… plus d’enfants à charge… un divorce qui aurait dû se passer rapidement… Son avocate a fait durer… arguant de conneries… Elle se faisait passer pour une femme de haute moralité… elle oubliait avoir eu une petite aventure extra conjugale deux ans après notre mariage… Son avocate déclarait que sa cliente tenait beaucoup à son mari donc à moi et que mon départ était une grosse perte… et elle réclamait 20 000F de dommages et intérêts soit 2F par jour de vie commune (aujourd’hui 0,30€)… je ne valais donc pas si cher que ça… »

                  Là, nous débâtîmes du caractère « moral » des « dommages et intérêts » qui se concluent ainsi : «Comment peut-on moralement dire qu’un être humain représente telle valeur. Que les parties participent équitablement  de l’éducation et de l’entretien des enfants restant à charge, normal. Que la partie la plus aisée vienne en aide à son ex, normal aussi à condition que toutes les ressources présentes et futures soient toujours prises en compte, compréhensible aussi… mais des dommages et intérêts… il suffit de pleurer fort pour en avoir… »

 

                  La conclusion fut faite par une amie : « Un divorce, c’est simple si on veut. Il y a la partie judiciaire. Si les deux parties sont honnêtes et si aucun avocat n’est un charognard, il ne peut que bien se passer. Ça ne sert à rien de se déchirer puisque de toute façon les dés sont jetés. Un divorce, c’est difficile pour la personne qui est quittée mais c’est aussi difficile pour celle qui quitte… C'est dure de constater qu'on s'est trompé sur toute la ligne... j’en sais quelque chose… vous le savez tous…. Les torts devraient presque toujours être partagés : la personne qui quitte à des raisons et donc celle qui est quittée a autant de torts et devraient faire une introspection avant d’accuser l’autre.

                    Et puis, la deuxième partie, c’est la partage de la communauté, 50/50, quels que soient les attendus du jugement.Si l'un essaie de truander l'autre, c'est sans doute qu'il l'a fait en douce durant toute la vie commune...Moi, je suis de plus en plus certaine qu'il a mis un magot de côté... Quand je vois tout ce qu'il gagnait et que rien ne revenait dans la maison à part le remboursement des traites de la maison... Il a eu le toupet de diminuer ses ressources durant toute la procédure pour ne pas avoir à payer de pension alimentaire pour nos deux gosses... et il a réussi  à en avoir à payer le strict minimum en magouillant avec l'aide de ses associés... Durant toute la procédure, il gémissait de ne pas avoir ses enfants et une fois le divorce prononcé, il oubliait de les prendre en week-end et il prenait ses vancances quand il ne les avait pas... 

                     Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais mon divorce m’a éclairé sur les faces cachées de mon ex qui existaient certainement du temps de notre vie commune mais je ne les voyais pas… Pas vous? ... Et maintenant, je me demande comment j’ai pu vivre autant d’années avec un tel individu… J'aurais dû partir plus tôt...  Dis donc, ton dessert, on pourrait pas l'appeler le " gâteau des divorcés", non ?

            J’invitais mes amis à passer au salon pour prendre le café en spécifiant que ce ne serait pas « celui du pauvre ! »

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 08:45

      L’exiguïté des  courtils urbains (si, si, il en existe encore dans quelques quartiers)  et leur mitoyenneté participent beaucoup du bon climat relationnel entre voisins. Les travaux printaniers sont l’occasion d’échanges divers. Ceux-ci, souvent banaux mais aussi parfois fructueux, permettent de mieux se connaître, de s’apprécier autrement.

         Entre deux propos concernant les salades et les moyens écologiques de luttes contre les pucerons, j’interrogeai mon voisin qui venait de changer d’automobile sur sa nouvelle plaque d’immatriculation  qui ne correspondait pas au modèle local.

         « Ah, vous aussi, vous trouvez ça bizarre ? Figurez-vous que mon garagiste voulait affliger ma voiture de plaques portant le numéro de notre département, c’est normal, mais surtout le logo de notre région, et ça je n’en voulais surtout pas. J’adore ma région mais j’exècre son nouveau logo. Il me disait que c’était maintenant obligatoire, c’est la loi et que je risquais une contravention si je m’obstinais dans mon refus.

         Comme je suis un vieux têtu, j’ai téléphoné à la préfecture. La dame du Service des Cartes Grises m’a bien dit que c’était la loi. Mais elle m’a bien expliqué que « La plaque d'immatriculation devra comporter obligatoirement un identifiant territorial composé d'un numéro de département et du logo de la région correspondante » et que « La référence départementale sera sous la forme du numéro actuel du département et la référence régionale sera sous la forme d'un logo régional, qui a été proposé par chaque conseil régional et arrêté officiellement par l'État. ».

Mais comme je lui disais que justement, je ne voulais pas de ce logo régional, elle m’a rassuré car « cet identifiant territorial n'aura plus nécessairement de lien avec votre adresse. » et que je pouvais choisir le département que je voulais avec le logo de sa région. J’en concluais que j’avais une obligation de faire librement mon choix.

         Mon fils est allé sur Internet pour connaître les différents logos et après réflexions, j’ai choisi le département avec son logo régional qui me convenait le mieux.

         Vous allez me demander pourquoi j’ai choisi le « Centre ». Alors, c’est hautement intello, continua-t-il avec un petit sourire tout en s’appuyant sur sa bêche. Voyez-vous, le « Centre » m’évoque beaucoup plus qu’une région de France… C’est du « Centre » que tout part. Avant de tracer un cercle, il vous faut marquer un « centre »… Dans votre cercle d’amis, c’est vous le « centre »… et c’est vous qui allez agrandir ou diminuer ce cercle… C’est du « centre » que partent tous les rayons. Celui qui croit va vous vous dire son « dieu » est un « Cercle » dont le « centre » est partout… Nous, en ce moment, notre « centre d’intérêts », c’est le jardin, c’est ce qui nous rapproche et nous formons un petit cercle. Chaque nation se voudrait être le « centre » du monde dans un domaine donné… Le « centre », c’est ce qui rapproche et rayonne… Vous n’êtes pas d’accord ?

-         Euh…. si … présenté comme cela mais … la construction administrative de la  région Centre n’a pas été réalisée sans grincements de dents et il paraît qu’aujourd’hui encore, certains regrettent que cette région soit le résultat d’un démembrement de diverses vieilles provinces : Orléanais, Berry, Touraine et Anjou, je crois. On est loin de vos interprétations, non ?

 

-         On peut dire aussi que la région Centre unit diverses cultures traditionnelles et qu’aujourd’hui, cette union est bien vécue par une grande majorité.

 

-         Si vous voulez, mais pourquoi avoir choisi le « 18 » ?

 

-         Le « 18 », c’est le Cher mais c’est aussi le N° d’appel d’urgence quand vous êtes en détresse. Et certaines choses qui se passent ici dans notre territoire régional qui m’est cher relève d’une certaine détresse, d’une urgence à agir. Le 18, c’est aussi un nombre « rectangle »… vous vous demandez bien ce que c’est, non ?… ça, c’est ma corde pythagoricienne… Le nombre qui mesure le périmètre ou l’aire d’un rectangle de 6 par 3 est le même soit 18. Ce qui circonscrit a même valeur que ce qui est circonscrit, égalité de tous quelle que soit sa place, égalité de Droit pour chacun devant la Loi… J’aurais pu prendre le nombre « carré » « 16 », mais les Charentes ne font pas partie du Centre. Mais surtout, j’ai choisi le « 18 » en mémoire du 18 juin 1940, jour de l ‘appel à la résistance lancé par le Général de Gaule… Vous connaissez mon parcours de soldat et de résistant pendant la dernière guerre … Je fus dans les premiers à rejoindre le Général à Londres… J’ai d’ailleurs épousé une londonienne. J’ai vu de nombreux bretons dans les camps d’entraînements anglais et beaucoup d’entre ont donné leur vie pour la défense de la liberté contre le régime nazi. Je peux vous dire que ceux qui arboraient le drapeau « gwenn ha du » étaient du côté des nazis, traquaient les résistants au côté de la Gestapo et aidaient les SS dans leur sale besogne. Combien de bretons sont morts sous la torture après avoir été dénoncés par ces sbires ? Eh bien, moi, je n’oublie pas et jamais ce truc ne sera sur ma voiture.

 

-         Ce que vous dîtes est historiquement vrai mais le Général de Gaule a voulu une grande réconciliation après la guerre pour que la France redevienne une grande puissance. Pourquoi, 60 ans après, ressassez-vous les mêmes ressentiments ?

 

-         On n’était pas obligés de prendre ce drapeau pour symboliser la Bretagne, on pouvait faire preuve d’imagination pour créer un symbole alliant Bretagne et République Française et ne pas prendre cet emblème des indépendantistes… Ils doivent bien rigoler… La République a été bonne fille. Ils n’ont pas réussi à l’assassiner alors ils l’ont violée. Et ils continuent aujourd’hui et continueront demain mais en respectant la Loi… J’ai doucement rigolé quand des gendarmes ont verbalisé des automobilistes qui avaient transformé le « 44, Pays de Loire » en « 44, BREIZH » et quand un juge a renvoyé une affaire pour cause de « baragouin »… Vous aviez vu ça aussi ? …  La Loi, c’est la Loi… y’a pas de combat politique qui vaille… surtout pour ce combat-là. Et puis l’Histoire n’est pas là pour être édulcorée selon les désirs des politiques… Ils ont quand même du toupet : ils crient partout qu’au nom de l’Histoire, la Bretagne doit recouvrer ses 5 départements mais ne veulent surtout pas qu’au nom de cette même histoire, on leur rappelle leur passé récent. Vous avez lu le bouquin de Françoise MORVAN sur les milices et les résistants dans le centre Bretagne et celui sur les archives de Bretagne pendant la dernière guerre ? Ecœurant ! surtout quand on voit le parcours politique de tous ceux-là qui ont plus ou moins collaboré ? On peut pardonner mais oublier, jamais ! et ces zigues font pourtant tout ce qu’ils peuvent pour qu’on oublie leur sale histoire.  Il y a des alliances qui historiquement sont contre la nature même d’une vraie démocratie républicaine… Si chaque personne qui s'affiche avec ce drapeau  savait à quelle mouvance appartenait celui qui l'a fait, il y en aurait certainement qui réfléchirait à deux fois. C'est le symbole du rejet de la République française et de l'Etat français. En plus, c'est la marque de l'alliance du sabre et du goupillon ... Pour moi, le mettre sur ma voiture ou ailleurs, ce serait apporter ma caution à ceux qui haïssent la France... Je cause, je cause mais pendant que je suis planté là à raconter mes salades, les vôtres ne le sont pas…. Il y a un aussi un petit secret que j’ai découvert depuis : en étant immatriculé dans une autre région, on est plus gentil avec moi quand je fais une erreur de conduite en ville ou quand je roule lentement en campagne : « Encore un touriste qui cherche sa route…! » Mais dans ma voiture j’ai un drapeau breton, le vrai, l’authentique, celui qui a fait les croisades… Y’a pas beaucoup de gens à le connaître. Lors d’une promenade en week-end, j’en ai vu un fièrement flotter au haut du mat d’une péniche transformée en magasin de vêtements dans le port de DINAN. C’est la seule fois et j’ai eu plaisir à voir ce drapeau blanc divisé par une croix noire défier l’usurpateur d’ailleurs absent … sans doute avait-il préféré fuir … Alors, qu’on ne vienne pas me dire que je ne suis pas breton.

Il partit d’un grand éclat de rire, empoigna sa serfouette puis, après quelques pas sur sa parcelle de pommes de terre, se ravisa :

-         Vous connaissez les « Bars à Breish » ?

-         J’ai lu les logorrhées anti françaises du Barzhaz Breizh, je suppose que c’est la même chose…

-         Pas du tout… rien à voir … vous en êtes loin et pourtant tout l’y ramène. Ça s’écrit B.A.R.S à B.R.E.I.S.H. et on fait bien la liaison : « barzabreis »… Je vous y emmènerai un jour… enfin si vous le souhaitez. »

 

 

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 10:36

En quelques mois, deux micros évènements ont occupé quelques espaces de notre environnement et le télescopage de leurs souvenirs fut, à leur insu, le catalyseur de ces quelques réflexions.

 

Début 2009, une discrète campagne d’autocollage sur des pieds de réverbères ou sur des poubelles déchaîna rapidement un tollé contre ce qui fut jugé, y compris par quelques êtres éclairés, comme une agression à une liberté qualifiée de fondamentale.

 

En novembre 2010, un affichage ostentatoire et autant sauvage que le précédent, y compris sur des panneaux réservés aux informations municipales, ne provoqua aucune réprobation.

 

Instigué, entre autre, par des  « Libres Penseurs », le premier message, sur affichettes de 10x8cm, proposait que : puisqu’il « ... n’existe probablement pas, arrête de t’inquiéter et profite de la vie. ».

 

Il fut considéré comme frénétiquement mécréant, outrageusement attentatoire à la dignité du croyant et simplement « blasphématoire » par certains intégristes à l’unique pensance.

 

La seconde, sur de grandes affiches (de format A2, 40x60) et en grands caractères, proclamait qu’il « existe ».

 

Les athées, agnostiques, autres libres penseurs et libertaires ne s’insurgèrent pas.

 

Les croyants ne surent s’inquiéter du possible ressenti chez ces sceptiques et autres « hérétiques » et s’abstinrent même d’évoquer le respect de l’Autre.

 

Chacun estimera quel message s’avère le plus préjudiciable au respect de la pensée d’autrui : l’un qui, émettant un simple doute, invite à une juste réflexion sans réfuter toute hypothèse d’un possible principe originel ou  l’autre qui, niant toute possible alternative, recourt à l’affirmation péremptoire de l’existence irrécusable de ce même principe.

 

 Douter d’un fait ou d’une parole n’est pas le ou la réfuter mais une attitude intellectuelle personnelle pour en rechercher les fondements, ses conséquences éventuelles, ses buts réels, se faire une opinion et choisir ce que l’on pense être le mieux pour soi  et / ou pour ses concitoyens.

 

Je pense, je doute donc je suis.

 

Chacun ne devrait-il pas prendre conscience qu’intrinsèquement, chaque message est porteur d’un projet sociétal prédéterminé : celui-ci fondé sur une tolérance éclairée sera réfuté par celui-là, d’essence doctrinaire exalté, puisant ses certitudes dans des écrits dogmatiques, négation de toute autre érudition.

 

Dans un premier temps, ce qui me troubla furent les allégations avancées pour condamner ce que d’aucun ressentait comme une instillation du doute. Devant l’impossibilité de démontrer leur indémontrable, ils en étaient réduits à argumenter par l’emploi souvent embarrassé d’arguties puisées dans le camp adverse : la tolérance qui devient source de sectarisme, la possibilité de ne pas croire qui heurte celle de croire, la liberté de pensée, le respect de l’autre et des consciences qui froissent les diktats des dogmes,...

 

Je n’oublie pas la laïcité, ce formidable (perçu par eux au sens étymologique : -qui fait peur-) concept qu’ils savent, contraints par la faiblesse de leurs arguments, extirper de sous leur froc comme ultime bouclier pour défendre leur intolérance en la qualifiant de positive ou de moderne ou constructive...

 

Entre les 2 camps, un « no spirit land ».

 

N’y a-t-il pas lieu de nous interroger sur cette propension qui nous enjoindrait à intercéder en faveur de l’irrationnel quand celui-ci est contrarié par la Raison ou par une conscientisation raisonnée.

 

Ce comportement illustrerait-il  l’apathie d’une société préférant l’arrogance de l’ostentatoire à la discrétion du doute ?

 

Ce rejet péremptoire voire la damnation de toute immixtion du doute dans l’appréhension ou la perception  d’une construction métaphysique émanerait-elle de cette mystérieuse peur obscure d’un jugement suprême ou de chimériques tyrannies occultes d’un esprit malin.

 

Si la prudence et la rigueur sont deux précautions qui caractérisent une façon d’aborder toute problématique, serions-nous, nous ! déstabilisés ou même cois, face à l’irrationnel ?

 

Où serions-nous simplement victimes d’indolentes influences que pourraient illustrer, entre autres, les « formations » grandissantes télévisuelles ?

 

Les exemples suivants illustrent autant cette interrogation que le propos  originel de cette réflexion car ce que je perçois de plus en plus comme une agression ne provoque aucune réaction.

 

Le jeudi 20 janvier 2011, le futur prétendant roi de France affirmait la semaine dernière, lors d’un reportage télévisé de mi journée, que la « laïcité était contre la religion » sans que le journaliste bronchât. 

 

Le dimanche 6 février 2011, un sujet du journal télévisé de 20h traitant de la croyance et de la foi illustrait son propos par un résultat de sondage : environ 1/3 des français croit, 1/3 ne croit pas et 1/3 ne sait pas ou ne se prononce pas. Suivait un « micro trottoir » : Les premiers quidams affirmèrent simplement ne pas croire, un couple BCBG déclarait, dans un langage fort châtié, que la religion était le sens de leur vie, et leur permettait de comprendre ce qui se passe, puis un acteur, Roland GIRAUD, et un écrivain, Pierre ASSOULINE, confessaient leur besoin, leur nécessité de croire et énonçaient les bienfaits que leur apportait la religion.

 

Par le fait qu’aucun « intellectuel » non croyant ne fut consulté, cette rubrique d’apparence anodine ne contiendrait-elle pas  cette sorte de message subliminal ?:

 « Le peuple de la rue ne croirait pas à cause d’une ignorance désinvolte.

 A contrario,   les croyants sont des personnes « intellectuellement instruites.    Cette intention intrinsèque apporte encore plus de crédits aux religions   et notamment à la religion catholique. »

 

Le jeudi 10 février dernier, de 10h à 11h, c’était toute une émission consacrée à la foi et à la croyance catholique avec forces témoignages de gens dits « intellectuels » présentée par Sophie DAVAN, épouse de Pierre SLEG, conseiller des programmes de France 3 depuis la fin octobre 2010.

 

Depuis quelques mois, ce sont des films faisant l’éloge du courage de gens d’église. A croire que les mécréants seraient des couards invétérés.

 

Ne serions-nous pas dans l’illustration de cet aphorisme attribué à André MALRAUX, « Le 21è siècle sera religieux ou ne sera pas » ?

 

Bien qu’il ait déclaré n’avoir jamais prononcé une telle pseudo prophétie qu’il qualifiait même de « ridicule »,ne doit-on pas s’interroger sur l’importance attribuée depuis quelques années au religieux dans les divers medias et interventions d’hommes publiques ?

Cette ingression médiatique vulgarisée ne servirait-elle pas de catalyseur facilitant l’intromission de propos et de principes religieux  pour étayer les discours et s’immiscer en certaines décisions politiques.

 

Le tout participant de tentatives d’infléchissement de lois ou de règles au nom d’une nouvelle laïcité dite positive ou ouverte. Trois siècles après celui des lumières qui permettaient, entre autre, à l’homme de s’affranchir de toute oppression, nous reviendrions à ce qui nous est présenté comme les vraies valeurs, les valeurs authentiques car multiséculaires, c’est-à-dire celles prêchées par la religion.

 

La laïcité française ne serait-elle pas actuellement bradée, bafouée, reniée uniquement au nom d’un héritage catholique revendiqué officiellement avec ces grandes directions :

- la religion au secours de la morale en politique.

- la religion invoquée comme source d’apaisement utile au fonctionnement de la république.

- les grands monothéismes au service de la République pour établir la paix dans les quartiers difficiles.

 

Avec comme conclusion à court terme : l’alliance des pouvoirs spirituel et temporel pour assurer le bien commun.

 

Restent-ils beaucoup de citoyens connaissant les dures luttes qui marquèrent notre histoire entre la République laïque et le pouvoir religieux lors de l’application de la loi de séparation des églises et de l’Etat ?

 

Depuis quelques décennies, une paix harmonieuse semblait régner. Sans doute avons-nous eu tort de croire le concept de « laïcité » ancré dans les gènes législatifs de nos institutions.

Sur cette faiblesse, se construit un autre monde, renaît une autre société basée sur les structures identiques à celles d’antan: une alliance entre pouvoir politique, rentabilité économique et hégémonie religieuse.

 

Cette constante connivence entre le monde économique et les forces spirituelles c’est à dire les pouvoirs politiques et les institutions religieuses se sont toujours illustrées par :

- la confiscation de l’individu par un prosélytisme obstiné d’une pensée unique présentée comme seule vérité et seule règle de vie,

- une rhétorique n’admettant aucune contradiction,

- l’impossibilité immédiate de démontrer l’exactitude ou la fausseté des diverses allégations,

- la résignation devant ce qui est établi entraînant une abnégation comportementale,

- l’excommunication du doute,

- un châtiment adapté pour chaque transgression,

- une interdépendance mise au service de l’asservissement des masses,

- la même finalité, laquelle est soit annoncée par les religions du livre soit subodorée comme l’inéluctable conséquence d’un diabolique système économique : l’apocalypse.

 

S’il est, en France, un domaine emblématique illustrant cette collusion politico-économico religieuse, c’est bien l’Ecole Publique Laïque en butte à de continuelles croisades.

 

Originellement considérée comme l’école du diable, on lui en prêtera les défauts et les vices.

 

Elle est peu à peu  démembrée dans l’indifférence quasi générale. Au nom de la rentabilité, de la « real politique », on supprime l’accueil des enfants de 3 ans et on va vers la suppression des écoles maternelles, Dés l’annonce ministérielle de la suppression des petites sections, l’éditorial de la revue « Enseignement catholique »  du 3 février 2008, commençait par : « L'enseignement catholique a depuis longtemps une tradition et une expérience dans l'accueil de la petite enfance, notamment grâce aux jardins d'enfants. »

 

On ferme des classes bien que le nombre d’enfants augmente, on supprime des postes d’enseignants mais on assure que le taux d’encadrement sera identique.

On supprime la carte scolaire qui assurait une mixité sociale mais c’est au nom de la liberté des parents.

A peine les RAZED sont-ils supprimés qu’ils sont remplacés par des organismes à but lucratif.

On assure de moins en moins le remplacement des enseignants absents mais un responsable d’établissement peut embaucher par l’intermédiaire de pôle emploi.

On supprime la formation des professeurs des écoles, mais on crée des formations privées payantes.

Pour information et montrer la considération que l’on peut avoir du métier de pédagogue, un brevet professionnel est requis pour s’installer comme coiffeuse mais on peut enseigner sans formation professionnelle.

Facile, en ce cas, de lui reprocher des résultats qualifiés de médiocres.

Ils ne sont que la conséquence de l’application des diverses directives ministérielles.

 

On lui oppose des écoles privées catholiques et autres profitant des mêmes avantages mais non soumises aux mêmes obligations.

 

Continuer cet inventaire serait source d’ennui mais était nécessaire pour comprendre ce qui suit. 

 

On offre des ponts d’or à l’enseignement privé confessionnel que beaucoup défendent au nom de la liberté d’enseignement. 

Leur liberté d’action leur permet de proposer des projets originaux, sur des secteurs bien définis, à moindre coût pour le Ministère de l’Education qui n’assure que le salaire des enseignants et quelques subventions de fonctionnement.

 

Il est alors facile d’encenser les résultats obtenus, avec en revers de médaille cette sentence : « comme l’enseignement public assure mal sa mission, n lui  rogne les moyens financiers, personnels... »

 

Alors que des milliers de postes sont fermés dans l’enseignement public, Monsieur Xavier DARCOS, ministre de l’Education Nationale, déclarait le jeudi 14 février 2008, au sujet de la création de postes dans les banlieues :

«... Je suis ministre de toutes les formes d’enseignement et je veux offrir aux familles la même liberté de choix que celles dont disposent les familles de centres urbains. C’est pourquoi, dès cette année, un fonds d’intervention spécifique « Espoirs banlieues » sera créé sur le budget Education Nationale pour permettre les dépenses de fonctionnement des établissements privés qui accepteraient d’ouvrir des classes dans les banlieues. Je me fixe comme premier objectif pour la rentrée 2008, la création de 50 nouvelles classes de l’enseignement privé dans les banlieues et je couplerai chaque fois que possible ces projets d’ouverture de classe avec les internats d’excellence. »

 

Il n’ignorait pas le contenu des statuts promulgués par la conférence épiscopale du 11 mars 1996 : « Les établissements catholiques d’enseignement sont des institutions chrétiennes qui participent à un service d’intérêt national sous la vigilance de l’évêque du lieu. L’école catholique est une structure civile ayant pour base un projet éducatif enraciné dans le Christ et son Evangile. L’école catholique est donc elle-même un lieu d’évangélisation, d’authentique apostolat, d’action pastorale, non pas le moyen d’activités complémentaires, parallèles ou parascolaires mais par la nature même de son action,directement orientée à l’éducation de la personnalité chrétienne. »

 

Et le président de la Commission épiscopale du monde scolaire et universitaire de préciser : « Tout n’est pas de la seule responsabilité de la famille. L’Eglise pense que sa mission éducatrice lui donne droit d’intervenir dans ce domaine. »

 

Rappelons que le programme du Vicomte de FALLOUX, ministre de l’Instruction Publique en 1850 était : « Dieu dans l’éducation, le pape à la tête de l’église, l’église à la tête de la civilisation. »

 

Et dans le « Veritatis splendor », en 1993, Jean-Paul II écrivait : «  De par la volonté du Christ, l’église catholique est maîtresse de la vérité... Il entre dans notre ministère pastoral de prendre les mesures qui conviennent pour que les fidèles soient préservés de toute doctrine ou de toute théorie contraire à notre enseignement moral et pour que la saine doctrine soit enseignée dans nos diocèses... »

 

Monsieur Xavier DARCOS ne faisait qu’amender une culture déjà bien travaillée par d’illustres prédécesseurs (FALLOUX -15 mars 1850, MARIE – 21 septembre 1951- accordant les bourses aux élèves des écoles privées, DEBRE – 31 décembre 1959, GUERMEUR – financement public de la formations des enseignements de l’école privée, ...

 

Où réside le caractère laïque d’une République dont un ministre exécute les ordres de son Président en créant et finançant des écoles privées confessionnelles dont l’objectif réel est d’évangéliser les masses dans le respect de tous les préceptes du christianisme ?

 

Jean-Pierre RAFFARIN, élu de la République déclarait en juin 1994 devant un parterre de personnels d’établissements catholiques : « Je ne serai pas le complice du développement de l’enseignement public ».

 

Et Jack LANG en 1992 lors de la signature du pacte LANG-COUPLET qui accordait de nouveaux droits aux écoles privées catholiques avec, dans la corbeille, un chèque de 1 800 000 000F.

 

Sans oublier Bernard KOUCHNER qui signait en 2008 un accord Vatican - Education Nationale pour la reconnaissance en France les diplômes universitaires profanes et canoniques délivrés par le Saint Siège.

 

Où est la République laïque quand on détruit un service public d’éducation, le seul à même de garantir la liberté de conscience des plus jeunes, la capacité de choisir et de juger par soi-même, sans se voir imposer des dogmes sur la finalité de l’homme, ses origines, la procréation, le salut, mais sans jamais attenter aux valeurs symboliques religieuses ... ?

 

Quelles seront les réactions de ces pieux « républicains » quand d’autres réclameront les mêmes égards, les mêmes subsides, au nom d’un autre caractère propre instruit dans leurs établissements ?

 

Depuis les lois Jules FERRY de 1881 et 1882 instituant une école publique, gratuite et laïque,  de toutes velléités communautaristes, les connivences de sacristies, les manœuvres de presbytères alliées au lobbying de missionnaires sous les alcôves parlementaires, n’ont eu de cesse d’affaiblir cette école de la République.

 

Le pape Léon XIII, le 12 juin 1883, écrivait au président du Conseil, Jules GREVY :

« En laïcisant l’école publique, la France avait renoncé à la fois à son héritage, à son identité et à une morale commune. »

 

Par cette main mise du religieux sur l’éducation, on s’assure  une pérennité, l’élève devenu citoyen ou élu ne sera pas sans se souvenir lorsqu’il devra se prononcer sur tel fait de société.

 

Toujours avec la même devise : « Au nom de la liberté ».

 

Au nom de la liberté, la République doit financer des établissements scolaires revendiquant leur catholicité.

 

Mais ce sera au nom de la République laïque nourrie par des racines chrétiennes que les mêmes contesteraient un financement identiques  pour des écoles revendiquant leur « musulmanité ».

 

Le danger pour une République véritablement laïque ne provient pas du positionnement politique affiché par chaque élu, il sourd chez ceux-là qui,  à dessein et/ou pour des raisons purement électoralistes, amalgament intérêt public et sphère privée, privilégiant celle-ci au mépris de celui-là et qui, manipulant les sous-entendus, s’accaparent une masse mal informée, composée d’ouailles qui continuent de professer comme parole d’évangile ce verset de Matthieu (16-18) : « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon assemblée... »,

(message dont l’universalité se réduit aux pratiquants de langue française).

 

Oublieux du caractère « laïque » de notre République, ils créent des brèches où s’engouffrent les tenants des doctrines religieuses. Chaque atteinte à l’esprit laïque au nom d’une religion ou de toute autre doctrine devient un pas vers une forme de théocratie masquée. Nous le constatons à chaque fois que les savoirs scientifiques, les évolutions des mœurs demandent un aménagement de la législation.

Qui, au nom de la morale et le liberté, s’est opposé ou s’oppose:

- au divorce ? (l’homme ne peut détruire ce que dieu a uni)

- à la régulation des naissances ?

- à la présence des distributeurs de préservatifs dans les lieux publics ?

- à l’I.V.G. ?

- au PACS ?

- au mariage de citoyens de même sexe ?

- au droit de mourir dans la dignité ?

- aux diverses recherches dans le domaine de la bioéthique ?

- au délabrement des Plannings Familiaux ?

 

Et là, Je n’évoque que les problèmes qui touchent l’être humain.

 

Mme BOUTIN clame qu’un enfant doit être désiré pour lui-même et non pas pour sauver un membre de sa fratrie (cas du bébé espoir) et comme toujours, elle souhaite une augmentation des allocations familiales pour les familles nombreuses, elle accepte donc que des enfants puissent être conçus dans un but pécuniaire, ce qui fut souvent le cas !

Il fut un temps du 3è enfant conçu pour financer la construction d’une maison à cause des avantages que sa naissance procurait.

 

Hormis cet aparté, les valeurs du christianisme ou de toute autre religion peuvent-elles ainsi primer sur le Droit civil ?

 

Sont-elles opposables aux aspirations du Peuple et à ses libertés individuelles ?

 

La loi n’interdit pas de se déterminer selon sa conscience, La loi sur l’I.V.G. n’oblige pas l’avortement, la loi permet à chaque citoyen de réaliser des actes en toute légalité.

 

Je soumets ici quelques déclarations de la personne dont la charge est, entre autres, de veiller au respect de notre Constitution dont l’article 1 affirme que :

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. »

 

« La dimension morale est plus solide, plus enracinée lorsqu’elle procède d’une démarche spirituelle, religieuse plutôt que lorsqu’elle cherche sa source dans le débat politique ou le modèle républicain. »  LA REPUBLIQUE page 40

 

« L’apport spirituel du catholicisme, mais aussi du protestantisme et du judaïsme constituait un facteur d’apaisement, on le mesure maintenant qu’il disparaît..L’islam aujourd’hui a aussi un rôle important à jouer afin que partout en France et dans les banlieues plus encore qui concentrent toutes les désespérances. »

(LA REPUBLIQUE page 19)

 

«  Ne vous étonnez pas que les jeunes ne respectent pas la vie des autres puisqu’on ne leur enseigne plus quel est son sens » (LA REPUBLIQUE page 32)

 

« Si l’église de France n’a pas le soucis des plus pauvres, qui l’aura ? Respecter l’église,

C’est lui reconnaître cette vocation de défenseur de ceux qui n’ont personne pour parler en leur nom, Cette vocation est humanitaire au vrai sens du terme. » (LA REPUBLIQUE page 26)

 

Rome, Palais du Latran, le jeudi 20 décembre 2007 :   

« ...Au-delà de ces faits historiques, c’est surtout parce que la foi chrétienne a pénétré en profondeur la société française, sa culture, ses paysages, sa façon de vivre, son architecture, sa littérature, que la France entretient avec le siège apostolique une relation si particulière. Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes. Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé... La morale laïque risque toujours de s’épuiser ou de se changer en fanatisme lorsqu’elle n’est pas adossée à une espérance qui comble son aspiration à l’infini...»

je ne sais si, en France, le 21è siècle continuera de se draper ainsi de religiosité.

Nous nous devons d’être vigilants et rappeler ce qu’est le caractère propre de la laïcité et la richesse de conserver une société laïque forte avec une école laïque reconnue comme élément fondateur du bien vivre ensemble.

Les autres alors comprendront peut-être qu’il est possible de croire tout en défendant l’esprit laïque de notre République qui fut, longtemps, un modèle pour le monde entier.

 

Bibliographie :

Sarkosy et dieu, de l’usage politique des monothéismes, Marc ANDRAULT (BERG Editeurs)

Main basse sur l’Ecole Publique, Eddy KHALDI, Muriel FITOUSSI  (DEMOPOLIS)

La République, Nicolas SARKOSY

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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 14:51

         Ces derniers jours, tous les médias (ou presque) ont embouché les mêmes trompettes pour dénoncer « les affaires », « le scandale », .... déchaînés par le voyage de Madame Michèle ALLIOT MARIE accompagnée de sa famille en TUNISIE.

         Ce concert tonitruant résonnant dans la France entière fit beaucoup sourire les auditeurs étrangers tant ce genre d’œuvre typiquement française leur semblait coutumière et toujours aussi impuissante à ébranler ou seulement fissurer les murs politiques de notre démocratie.

 

         N’étant pas musicologue, je me garderai d'exprimer une quelconque appréciation sur la qualité de cette sérénade.

 

         Mais au risque mesuré d’être accusé de vouloir me targuer d’être un distingué « couacologue », je suppute que  la tonitruance de cette cacophonie, d’ailleurs fort bien orchestrée, masque un autre scandale.

         Scandale dont nous tous qui clamons à cor et à cri la qualité de notre « démocratie » avons été, sommes et serons encore souvent les victimes complaisantes.

 

         Scandale qui tient en trois interrogations :

 

- « Que se serait-il passé si le Canard Enchaîné n’avait pas relaté cette « affaire » ? »

- «  Pourquoi les « affaires » ne sont-elles que fort rarement révélées par un autre média ? »

- « Que serait l’information du citoyen si le Canard Enchaîné » ou « Médiapart » ne réalisaient ce travail d’investigations, de révélations puis de publications ? »

 

         Serions-nous, en France, devenus des auditeurs béats et transis de ces ténors interprétant cette ritournelle  en Da capo, ad libitum: « Oyez, oyez, dormez tranquilles ! » à la manière des moucheurs de réverbères sauf que ces artistes à la plume futile mouchent, eux, l’information.

 

P.S. :

En coulisse, on raconte qu’en Allemagne, un politique a du démissionner pour seule et simple cause de ‘plagia’ avéré. Ce peuple a toujours su composer avec la « tonique ».

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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 14:57

Comme celle de tout citoyen en disposant,

ma Boîte aux lettres,

est envahie chaque semaine

par un tas de publicités.

 

Régulièrement,

un dépliant « pas publicitaire » d’apparence

nous explique les bienfaits de cette « information du consommateur » :

il peut ainsi comparer les prix,

découvrir des produits « innovants »

et être informé de l’ouverture de nouvelles enseignes,

lesquelles ont pour seul objectif : « la baisse des prix ».

 

Nécessaires aux maintiens de la consommation,

ces publicités imprimées sur du papier recyclé

n’auraient aussi aucune incidence sur la déforestation de notre planète.

 

Abstenons-nous de toutes critiques !

 

La circonspection est de mise chez tout citoyen.

 

Cette semaine,

le temps pluvieux incitait guère à la promenade.

Alors que généralement ces tas de papiers servent quotidiennement d’allume-feu

je me suis surpris à parcourir ces publicités

en relevant leurs slogans :

 

« ..., la meilleure qualité au meilleur prix »

 

« ..., du positif chaque jour »

 

« ..., notre métier, c’est de comprendre votre métier»

 

« ..., la patte de l’expert »

 

« ..., tous unis contre la vie chère »

 

« Des écoles de proximité : de la maternelle à l’enseignement supérieur »

 

« ..., on peut compter sur lui »

 

« ..., bien vivre son espace bureau »

 

« ..., pouvoir tout faire  moins cher »

 

Vous avez bien lu :

au milieu de ce fatras

on découvrait une publicité pour des écoles.

 

Je croyais l’ « Ecole » sacralisée.

Elle se découvrait comme un vulgaire produit de consommation.

 

On pouvait donc lui appliquer tous les slogans publicitaires :

 

« Notre école ?  La meilleure qualité au meilleur prix ! »

 

« Nos parents ? Tous unis pour notre chère école ! »

 

« Notre métier ? C’est de comprendre votre enfant ! »

 

« Notre enseignement ? Du positif chaque jour ! »

 

« Nos enseignants ? La patte des experts ! »

 

« Nos locaux ? Bien vivre son espace classe ! »

 

« Notre but ? Pouvoir tout faire au meilleur prix ! »

 

« Notre personnel ? On peut compter sur lui ! »

 

 

Dans une somnolence vespérale,

la lecture de cette propagande

me faisait imaginer une discussion entre parents :

 

     «-   .... et ton fils, tu l’a inscrit où cette année ?

-         Il est à XXXX car il y a une initiation et un perfectionnement au ski. Et toi ?

-         Cette année, ma fille est à YYYY car on y fait de la cuisine, c’est bien pour une fille. L’an dernier, elle était à ZZZZ pour faire de la musique mais l’an prochain, on l’a inscrite à VVVV en classe bilangue.

-         Moi, c’est pareil. L’an dernier, il a fait du théâtre à WWWW et l’an prochain, ce sera du rink hockey à XXXX.

-         Ce qui est bien dans ces écoles, c’est le choix que les parents ont.... »

 

Bien entendu,

cette réclame ne concernait pas l’ « Ecole Publique et Laïque »

 de notre République

mais des établissements scolaires privés,

revendiquant leur catholicité,

bénéficiant des subsides de l’Etat,

profitant des transports gratuits subventionnés par le Conseil Général,

pouvant recevoir des élèves boursiers,

autorisés à faire du matraquage publicitaire,

...

 

Sous prétexte d’assurer une liberté de l’enseignement,

se met en place une privatisation larvée de l’école publique.

 

Les 50 000 suppressions de postes en quelques années dans l’enseignement public

deviennent « pain béni » pour les tenants du privé.

 

Chacun devrait lire l'article 1 de notre Constitution.

 

 

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 19:45

Les CRS en grève contre les menaces de fermeture de compagnies.

 

«  Des actions de protestation contre les menaces de fermetures de compagnies de CRS ont eu lieu samedi à Lyon et à Perpignan, tandis que la compagnie de Marseille a décidé, en assemblée générale, d’entamer une grève de la faim. »

 

Extrait Ouest-France du dimanche 30 janvier 2011

 

Pour mater ce mouvement,  pourquoi Xavier BERTRAND et Luc CHATEL n’envoient-ils pas des compagnies de travailleurs licenciés et d’étudiants ? Le dialogue serait facilité étant donné qu’ils ont déjà dû se rencontrer  dans un passé proche. Les enseignants qui connaissent les mêmes problèmes de fermetures de postes pourraient jouer le rôle de conseillers ou de médiateurs.

 

Lundi 31 janvier 2011

 

Monsieur le Ministre de l’Intérieur revient sur ces fermetures et y sursoit.

 

Conséquences possibles

 

Quand elles ne seront pas en mission de maintien de l’ordre, les compagnies de CRS  volontaires pourraient se rendre dans tous les établissements scolaires publics victimes de fermetures pour initier les enseignants et les parents d’élèves à cette nouvelle forme de manifester leur mécontentement et obtenir gain de cause pour ne pas rester sur leur faim.

 

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 18:48

J’ai pris l’initiative de colorier les diverses obligations des communes pour que soit « sauvegarder la langue bretonne et assurer son emploi naturel dans la vie de la société ». Le lecteur-citoyen-payeur-électeur vivant en Bretagne jugera de la pertinence de l'application d'une telle charte en pays gallo.

  

L’objectif est de faire participer un maillon essentiel de la vie publique à la réappropriation du breton. Les communes sont des collectivités proches des citoyens et de leur vie quotidienne : une grande partie des bâtiments publics, de nombreuses démarches administratives et de nombreux services dépendent d’elles.

C’est donc tout naturellement que l’Office s’adresse aux communes qui sont à elles seules capables de rendre une réelle visibilité à la langue bretonne dans la vie publique et dans la vie quotidienne des habitants.

 

De nombreuses communes ont déjà réalisé des démarches en faveur de la langue bretonne :

 installation de plaques de rue bilingues, panneaux d’entrée et de sortie d’agglomération bilingues,

 cartes de visite ou papier à en-tête d’élus bilingues, promotion de la campagne Ya d’ar Brezhoneg auprès des entreprises de la commune, etc…

Tout en se plaçant dans le cadre juridique actuel, les élus de Bretagne peuvent agir pour sauvegarder la langue bretonne et assurer son emploi naturel dans la vie de la société : participer au programme de certification des communes " Ya d’ar Brezhoneg " sera un pas décisif dans cette direction.

 

Liste des actions possibles

Voir aux paragraphes suivants les possibilités de choix ou les obligations selon le niveau de certification.

 1. Mise en place de panneaux bilingues aux entrées et sorties de la commune (police et taille de caractère identiques dans les 2 langues)

 2. Cartons d’invitation bilingues pour les manifestations culturelles organisées par la mairie

 3. Message bilingue sur le répondeur de la mairie

 4. Mise en ligne d’une version bretonne du site internet de la mairie

 5. Cartes de visite bilingues pour les élus en faisant la demande

 6. Papier à en-tête bilingue

 7. Mise en place de plaques de rue bilingues

 8. Logo de la mairie bilingue

 9. Editorial bilingue dans le magazine municipal

 10. Cartons d’invitation bilingues pour les manifestations organisées par le maire (en dehors du seul champ culturel)

 11. Signalétique bilingue à l’extérieur et à l’intérieur de la mairie

 12. Signalétique bilingue externe sur les bâtiments dépendant de la mairie

 13. Mise en valeur bilingue du patrimoine de la commune

 14. Mise en place d’une signalétique directionnelle bilingue sur le périmètre de la commune

 15. Participer à la campagne annuelle de promotion des cours de breton pour adultes (article dans le bulletin municipal, diffusion des affiches,…)

 16. Promotion par la mairie de l’accord " Ya d’ar Brezhoneg " auprès des entreprises, commerces et associations de la commune

 17. Marquage bilingue sur les véhicules de la mairie et / ou le matériel communal

 18. Mise à disposition du public de formulaires bilingues pour les actes les plus courants (mariage, naissance,

décès, …)

 19. Information donnée au public quant à la possibilité d’avoir une cérémonie de mariage bilingue

 20. Missionner l’Office de la Langue Bretonne pour la réalisation d’une étude toponymique de la commune avec pour objectif la mise en place d’une signalisation respectueuse du patrimoine linguistique de la commune

 21. Réalisation d’une enquête sur la connaissance du breton par le personnel municipal

 22. Financement d’actions de formation professionnelle permettant au personnel municipal volontaire d’apprendre le breton ou de se perfectionner en breton

 23. Possibilité clairement signalée dans les services municipaux d’assurer un accueil en breton pour le public

 24. Réalisation d’une enquête auprès des parents d’élèves de la commune afin de mesurer la demande sociale en matière d’enseignement bilingue

 25. Aide financière et / ou technique à l’installation ou au développement d’une filière bilingue dans la commune

 26. Aide financière aux établissements commerciaux optant pour un réel bilinguisme

 27. Opter pour un bilinguisme systématique pour toute nouvelle signalétique

 28. Signature d’un contrat de mission avec l’OLB pour inscrire l’action dans la durée et en assurer le suivi

 

Les 3 niveaux de certification

Dans le cadre de cette campagne spécifique adressée aux communes, l’Office a opté pour un processus de certification. Cela permet aux communes de choisir puis d’acquérir un label selon le degré d’implication qu’elles souhaitent et la nature des réalisations choisies.

 

L’Office de la Langue Bretonne propose une liste de 28 actions aux communes. Certaines sont obligatoires selon le niveau de certification envisagé, les autres sont au libre choix des instances municipales.

 

Certification " Ya d’ar Brezhoneg " 01

C’est le niveau de base de la certification. Il correspond à la réalisation d’au moins 5 actions parmi les 28 proposées. L’action N 1 est obligatoire, les 4 autres restant au libre choix de la municipalité. La commune signataire déterminera le délai de réalisation (1,2 ou 3 ans) qu’elle envisage pour mener à bien ces actions.

A la date de la signature, la commune est inscrite comme étant en voie de certification " Ya d’ar Brezhoneg " 01. Au terme du délai choisi, le label sera attribué en fonction du degré de réalisation des actions choisies.

Lorsqu’une commune obtiendra ce label, elle sera inscrite sur la liste des communes certifiées " Ya d’ar Brezhoneg " 01. Elle pourra alors choisir de s’inscrire dans un des processus de certification supérieurs.

Si la commune n’a pas réussi à réaliser ces actions dans le délai qu’elle s’était fixée, elle pourra choisir de reprendre le processus de certification en réadaptant le délai. Elle sera alors maintenue sur la liste des communes en voie de certification " Ya d’ar Brezhoneg " 01.

 

Certification " Ya d’ar Brezhoneg " 02

Ce niveau de certification correspond à la réalisation d’au moins 10 actions parmi les 28 proposées. Les actions N 1, 2, 3 et 7 sont obligatoires, les 6 autres actions restant au libre choix de la municipalité. Comme pour le niveau 01, la commune signataire déterminera le délai de réalisation (1,2 ou 3 ans) qu’elle envisage pour mener à bien ces actions.

A la date de la signature, la commune est inscrite comme étant en voie de certification " Ya d’ar Brezhoneg " 02. Au terme du délai choisi, le label sera attribué en fonction du degré de réalisation des actions choisies.

Lorsqu’une commune obtiendra ce label, elle sera inscrite sur la liste des communes certifiées " Ya d’ar Brezhoneg " 02. Elle pourra alors choisir de s’inscrire dans un des processus de certification supérieurs.

Si la commune n’a pas réussi à réaliser ces actions dans le délai qu’elle s’était fixée, elle pourra choisir de reprendre le processus de certification en réadaptant le délai. Elle sera alors maintenue sur la liste des communes en voie de certification " Ya d’ar Brezhoneg " 02.

 

Certification " Ya d’ar Brezhoneg " 03

Ce niveau de certification correspond à l’accomplissement d’au moins 15 actions parmi les 28 proposées. Les actions N 1, 2, 3, 7, 8, 16, 18, 26 et 28 sont obligatoires, les 6 autres actions restant au libre choix de la municipalité. La commune signataire déterminera le délai de réalisation (1,2 ou 3 ans) qu’elle envisage pour mener à bien ces actions.

A la date de la signature, la commune est inscrite comme étant en voie de certification " Ya d’ar Brezhoneg " 03. Au terme du délai choisi, le label sera attribué en fonction du degré de réalisation des actions choisies. Lorsqu’une commune obtiendra ce label, elle sera inscrite sur la liste des communes certifiées Ya d’ar Brezhoneg 03.

Si la commune n’a pas réussi à réaliser ces actions dans le délai qu’elle s’était fixée, elle pourra choisir de reprendre le processus de certification en réadaptant le délai. Elle sera alors maintenue sur la liste des communes en voie de certification " Ya d’ar Brezhoneg " 03 ".

 

Soutien apporté par l’Office de la Langue Bretonne

Les communes seront épaulées par l’Office de la Langue Bretonne pour la réalisation des actions qu’elles auront choisies. L’Office les accompagnera tout au long du processus grâce à ses 5 services.

Agence de développement

L’Agence de développement a pour mission première de promouvoir l’usage de la langue bretonne dans tous les secteurs de la société. C’est donc elle qui coordonne l’accord Ya d’ar Brezhoneg et le processus de labellisation des communes. Selon la localisation géographique de votre commune vous aurez un référent qui vous accompagnera et vous conseillera tout le long du processus. Son expérience et son soutien se révèleront également très utiles dans les domaines de la promotion et communication, ainsi que dans celui de la formation en langue bretonne. L’Agence de développement apportera notamment son concours pour la réalisation des actions : 16, 19, 22, 23, 26 et 28.

 

Observatoire de la Langue Bretonne

Service orienté vers les recherches sur la situation actuelle de la langue bretonne, il a notamment produit un rapport de référence en 2002 : " Un avenir pour la langue bretonne ? ". Ce service réalise de nombreuses enquêtes de terrain et soutiendra les communes ayant choisie les actions 24 ou 28. Dans le cadre de la modalité 28 l’observatoire pourra réaliser un diagnostic complet de la situation de la langue bretonne dans la commune concernée.

 

Patrimoine Linguistique

Ce service travaille sur de nombreux domaines dont la toponymie et réalise un travail essentiel de normalisation et de collectage auprès des brittophones de naissance. Ce service a déjà réalisé des travaux de recherches toponymiques pour plusieurs communes et est en relation permanente avec les services techniques des départements. Il est également à l’origine d’un projet qui vient de connaître son aboutissement : la première carte routière en langue bretonne. Ce service aidera les communes ayant choisie les actions : 1, 7, 13, 14 et 20.

 

Traduction-Conseil

Le service Traduction-Conseil s’adapte aux demandes des communes et assure un suivi complet des dossiers jusqu’à la relecture. Les réalisations de ce service sont extrêmement nombreuses et concernent les domaines les plus variés : sites internet, catalogues d’expositions, plaquettes publicitaires, menus, etc… Ce service saura vous apporter un concours très précieux, en particulier pour les actions : 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 17, 18 et 27.

 

TermBret, centre de terminologie

TermBret accompagne le nécessaire développement de la langue bretonne dans les nouveaux domaines qui s’ouvrent à elle (éducation, commerce, économie, administration, nouvelles technologies,…). La collaboration de ce service sera donc essentielle pour la réussite des actions : 11, 12 et 14.

Suivi des réalisations

Au terme du délai choisi par la commune, la certification sera accordée au vu des actions menées à bien par la commune. Dans ce cadre, un suivi de la réalisation des actions sera mis en place grâce à une coopération entre la commune signataire et l’Office de la Langue Bretonne.

Au fur et à mesure de la réalisation de ses actions, la commune transmettra à l’Office de la Langue Bretonne toutes les pièces utiles qui concrétisent la réalisation des actions choisies. La commune nommera également un référent (élu ou non) chargé de suivre la réalisation des actions choisies. Cette " personne-ressource " travaillera en relation direct avec le référent de l’Office. Il lui fera part du degré d’avancement des mesures envisagées ainsi que des difficultés rencontrées par les services municipaux. Ces échanges réguliers permettront notamment d’améliorer les réponses apportées aux demandes des diverses autorités municipales.

Si la commune n’est plus en mesure de réaliser une des actions choisies, une clause modificative pourra lui permettre de choisir une autre modalité. Cette disposition sera applicable à toute action en dehors des " actions obligatoires " qui sont le coeur de chaque certification (N 1 pour la certification " Ya d’ar Brezhoneg " 01 ; N 1, 2, 3 et 7 pour la certification " Ya d’ar Brezhoneg " 02 ; N 1, 2, 3, 7, 8, 16, 18, 26 et 28 pour la certification " Ya d’ar Brezhoneg " 03).

Ce contrôle a, bien entendu, pour but d’attribuer le label choisi par la commune lorsqu’elle a mis en place les actions choisies.

Une fois un label obtenu par une commune, un contrôle sera effectué à intervalles réguliers (tous les 2 ans) visant à vérifier que les actions mises en place sont maintenues. Si la commune ne répond plus aux critères définis lors de l’accord et vérifiés lors de la certification, le label " Ya d’ar Brezhoneg " sera retiré.

Ces contrôles permettront à l’Office de la Langue Bretonne de mesurer les éventuelles difficultés rencontrées par les communes dans leurs démarches en faveur de la langue. Cela permettra à l’Office de la Langue Bretonne de faire évoluer ses services pour apporter les réponses les plus adaptées et les plus rapides possibles aux demandes émanant des communes. Cela permettra également à l’Observatoire de la Langue Bretonne d’établir un véritable bilan de la place de la langue bretonne dans la vie communale.

Enfin ce suivi garantira la crédibilité de label "Ya d’ar brezhoneg" remis aux communes.

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