En quelques mois, deux micros évènements ont occupé quelques espaces de notre environnement et le télescopage de leurs
souvenirs fut, à leur insu, le catalyseur de ces quelques réflexions.
Début 2009, une discrète campagne d’autocollage sur des pieds de réverbères ou sur des poubelles déchaîna rapidement un
tollé contre ce qui fut jugé, y compris par quelques êtres éclairés, comme une agression à une liberté qualifiée de fondamentale.
En novembre 2010, un affichage ostentatoire et autant sauvage que le précédent, y compris sur des panneaux réservés aux
informations municipales, ne provoqua aucune réprobation.
Instigué, entre autre, par des « Libres Penseurs », le premier
message, sur affichettes de 10x8cm, proposait que : puisqu’il « ... n’existe probablement pas, arrête de t’inquiéter et profite de la
vie. ».
Il fut considéré comme frénétiquement mécréant, outrageusement attentatoire à la dignité du croyant et simplement
« blasphématoire » par certains intégristes à l’unique pensance.
La seconde, sur de grandes affiches (de format A2, 40x60) et en grands caractères, proclamait qu’il « existe ».
Les athées, agnostiques, autres libres penseurs et libertaires ne s’insurgèrent pas.
Les croyants ne surent s’inquiéter du possible ressenti chez ces sceptiques et autres « hérétiques » et
s’abstinrent même d’évoquer le respect de l’Autre.
Chacun estimera quel message s’avère le plus préjudiciable au respect de la pensée d’autrui : l’un qui, émettant
un simple doute, invite à une juste réflexion sans réfuter toute hypothèse d’un possible principe originel ou l’autre qui, niant toute possible
alternative, recourt à l’affirmation péremptoire de l’existence irrécusable de ce même principe.
Douter d’un fait ou d’une
parole n’est pas le ou la réfuter mais une attitude intellectuelle personnelle pour en rechercher les fondements, ses conséquences éventuelles, ses buts réels, se faire une opinion et choisir ce
que l’on pense être le mieux pour soi et / ou pour ses concitoyens.
Je pense, je doute donc je suis.
Chacun ne devrait-il pas prendre conscience qu’intrinsèquement, chaque message est porteur d’un projet sociétal
prédéterminé : celui-ci fondé sur une tolérance éclairée sera réfuté par celui-là, d’essence doctrinaire exalté, puisant ses certitudes dans des écrits dogmatiques, négation de toute autre
érudition.
Dans un premier temps, ce qui me troubla furent les allégations avancées pour condamner ce que d’aucun ressentait comme
une instillation du doute. Devant l’impossibilité de démontrer leur indémontrable, ils en étaient réduits à argumenter par l’emploi souvent embarrassé d’arguties puisées dans le camp
adverse : la tolérance qui devient source de sectarisme, la possibilité de ne pas croire qui heurte celle de croire, la liberté de pensée, le respect de l’autre et des consciences qui
froissent les diktats des dogmes,...
Je n’oublie pas la laïcité, ce formidable (perçu par eux au sens étymologique : -qui fait peur-) concept qu’ils savent, contraints par la faiblesse de leurs arguments, extirper de sous leur froc comme ultime bouclier pour défendre leur
intolérance en la qualifiant de positive ou de moderne ou constructive...
Entre les 2 camps, un « no spirit land ».
N’y a-t-il pas lieu de nous interroger sur cette propension qui nous enjoindrait à intercéder en faveur de
l’irrationnel quand celui-ci est contrarié par la Raison ou par une conscientisation raisonnée.
Ce comportement illustrerait-il l’apathie d’une société préférant
l’arrogance de l’ostentatoire à la discrétion du doute ?
Ce rejet péremptoire voire la damnation de toute immixtion du doute dans l’appréhension ou la perception d’une construction métaphysique émanerait-elle de cette mystérieuse peur obscure d’un jugement suprême ou de chimériques tyrannies occultes d’un
esprit malin.
Si la prudence et la rigueur sont deux précautions qui caractérisent une façon d’aborder toute problématique,
serions-nous, nous ! déstabilisés ou même cois, face à l’irrationnel ?
Où serions-nous simplement victimes d’indolentes influences que pourraient illustrer, entre autres, les « déformations » grandissantes télévisuelles ?
Les exemples suivants illustrent autant cette interrogation que le propos
originel de cette réflexion car ce que je perçois de plus en plus comme une agression ne provoque aucune réaction.
Le jeudi 20 janvier 2011, le futur prétendant roi de France affirmait la semaine dernière, lors d’un reportage télévisé
de mi journée, que la « laïcité était contre la religion » sans que le journaliste
bronchât.
Le dimanche 6 février 2011, un sujet du journal télévisé de 20h traitant de la croyance et de la foi illustrait son
propos par un résultat de sondage : environ 1/3 des français croit, 1/3 ne croit pas et 1/3 ne sait pas ou ne se prononce pas. Suivait un « micro trottoir » : Les premiers quidams
affirmèrent simplement ne pas croire, un couple BCBG déclarait, dans un langage fort châtié, que la religion était le sens de leur vie, et leur permettait de comprendre ce qui se passe, puis un
acteur, Roland GIRAUD, et un écrivain, Pierre ASSOULINE, confessaient leur besoin, leur nécessité de croire et
énonçaient les bienfaits que leur apportait la religion.
Par le fait qu’aucun « intellectuel » non croyant ne fut consulté, cette rubrique d’apparence anodine ne
contiendrait-elle pas cette sorte de message subliminal ?:
« Le peuple de la rue ne croirait pas à cause d’une ignorance
désinvolte.
A contrario, les
croyants sont des personnes « intellectuellement instruites. Cette intention intrinsèque apporte encore plus de crédits aux
religions et notamment à la religion catholique. »
Le jeudi 10 février dernier, de 10h à 11h, c’était toute une émission consacrée à la foi et à la croyance catholique
avec forces témoignages de gens dits « intellectuels » présentée par Sophie DAVAN, épouse de Pierre SLEG, conseiller des programmes de France 3 depuis la fin octobre 2010.
Depuis quelques mois, ce sont des films faisant l’éloge du courage de gens d’église. A croire que les mécréants
seraient des couards invétérés.
Ne serions-nous pas dans l’illustration de cet aphorisme attribué à André MALRAUX, « Le 21è siècle sera religieux ou ne sera pas » ?
Bien qu’il ait déclaré n’avoir jamais prononcé une telle pseudo prophétie qu’il qualifiait même de
« ridicule »,ne doit-on pas s’interroger sur l’importance attribuée depuis quelques années au religieux dans les divers medias et interventions d’hommes publiques ?
Cette ingression médiatique vulgarisée ne servirait-elle pas de catalyseur facilitant l’intromission de propos et de
principes religieux pour étayer les discours et s’immiscer en certaines décisions politiques.
Le tout participant de tentatives d’infléchissement de lois ou de règles au nom d’une nouvelle laïcité dite positive ou
ouverte. Trois siècles après celui des lumières qui permettaient, entre autre, à l’homme de s’affranchir de toute oppression, nous reviendrions à ce qui nous est présenté comme les vraies
valeurs, les valeurs authentiques car multiséculaires, c’est-à-dire celles prêchées par la religion.
La laïcité française ne serait-elle pas actuellement bradée, bafouée, reniée uniquement au nom d’un héritage catholique
revendiqué officiellement avec ces grandes directions :
- la religion au secours de la morale en politique.
- la religion invoquée comme source d’apaisement utile au fonctionnement de la république.
- les grands monothéismes au service de la République pour établir la paix dans les quartiers difficiles.
Avec comme conclusion à court terme : l’alliance des pouvoirs spirituel et temporel pour assurer le bien
commun.
Restent-ils beaucoup de citoyens connaissant les dures luttes qui marquèrent notre histoire entre la République
laïque et le pouvoir religieux lors de l’application de la loi de séparation des églises et de l’Etat ?
Depuis quelques décennies, une paix harmonieuse semblait régner. Sans doute avons-nous eu tort de croire le concept de
« laïcité » ancré dans les gènes législatifs de nos institutions.
Sur cette faiblesse, se construit un autre monde, renaît une autre société basée sur les structures identiques à celles
d’antan: une alliance entre pouvoir politique, rentabilité économique et hégémonie religieuse.
Cette constante connivence entre le monde économique et les forces spirituelles c’est à dire les pouvoirs politiques et
les institutions religieuses se sont toujours illustrées par :
- la confiscation de l’individu par un prosélytisme obstiné d’une pensée unique présentée comme seule vérité et seule règle de vie,
- une rhétorique n’admettant aucune contradiction,
- l’impossibilité immédiate de démontrer l’exactitude ou la fausseté des diverses allégations,
- la résignation devant ce qui est établi entraînant une abnégation comportementale,
- l’excommunication du doute,
- un châtiment adapté pour chaque transgression,
- une interdépendance mise au service de l’asservissement des masses,
- la même finalité, laquelle est soit annoncée par les religions du livre soit subodorée comme l’inéluctable
conséquence d’un diabolique système économique : l’apocalypse.
S’il est, en France, un domaine emblématique illustrant cette collusion politico-économico religieuse, c’est bien
l’Ecole Publique Laïque en butte à de continuelles croisades.
Originellement considérée comme l’école du diable, on lui en prêtera les défauts et les vices.
Elle est peu à peu démembrée dans l’indifférence quasi générale. Au nom
de la rentabilité, de la « real politique », on supprime l’accueil des enfants de 3 ans et on va vers la suppression des écoles maternelles, Dés l’annonce ministérielle de la
suppression des petites sections, l’éditorial de la revue « Enseignement catholique » du 3 février 2008, commençait par :
« L'enseignement catholique a depuis longtemps une tradition et une
expérience dans l'accueil de la petite enfance, notamment grâce aux jardins d'enfants. »
On ferme des classes bien que le nombre d’enfants augmente, on supprime des postes d’enseignants mais on assure que le
taux d’encadrement sera identique.
On supprime la carte scolaire qui assurait une mixité sociale mais c’est au nom de la liberté des parents.
A peine les RAZED sont-ils supprimés qu’ils sont remplacés par des organismes à but lucratif.
On assure de moins en moins le remplacement des enseignants absents mais un responsable d’établissement peut embaucher
par l’intermédiaire de pôle emploi.
On supprime la formation des professeurs des écoles, mais on crée des formations privées payantes.
Pour information et montrer la considération que l’on peut avoir du métier de pédagogue, un brevet professionnel est
requis pour s’installer comme coiffeuse mais on peut enseigner sans formation professionnelle.
Facile, en ce cas, de lui reprocher des résultats qualifiés de médiocres.
Ils ne sont que la conséquence de l’application des diverses directives ministérielles.
On lui oppose des écoles privées catholiques et autres profitant des mêmes avantages mais non soumises aux mêmes
obligations.
Continuer cet inventaire serait source d’ennui mais était nécessaire pour comprendre ce qui suit.
On offre des ponts d’or à l’enseignement privé confessionnel que beaucoup défendent au nom de la liberté
d’enseignement.
Leur liberté d’action leur permet de proposer des projets originaux, sur des secteurs bien définis, à moindre coût pour
le Ministère de l’Education qui n’assure que le salaire des enseignants et quelques subventions de fonctionnement.
Il est alors facile d’encenser les résultats obtenus, avec en revers de médaille cette sentence : « comme
l’enseignement public assure mal sa mission, n lui rogne les moyens financiers, personnels... »
Alors que des milliers de postes sont fermés dans l’enseignement public, Monsieur Xavier DARCOS, ministre de
l’Education Nationale, déclarait le jeudi 14 février 2008, au sujet de la création de postes dans les banlieues :
«... Je suis ministre de toutes les formes d’enseignement et je veux offrir
aux familles la même liberté de choix que celles dont disposent les familles de centres urbains. C’est pourquoi, dès cette année, un fonds d’intervention spécifique « Espoirs
banlieues » sera créé sur le budget Education Nationale pour permettre les dépenses de fonctionnement des établissements privés qui accepteraient d’ouvrir des classes dans les banlieues. Je
me fixe comme premier objectif pour la rentrée 2008, la création de 50 nouvelles classes de l’enseignement privé dans les banlieues et je couplerai chaque fois que possible ces projets
d’ouverture de classe avec les internats d’excellence. »
Il n’ignorait pas le contenu des statuts promulgués par la conférence épiscopale du 11 mars 1996 :
« Les établissements catholiques d’enseignement sont des institutions chrétiennes qui participent à un service d’intérêt national sous la vigilance
de l’évêque du lieu. L’école catholique est une structure civile ayant pour base un projet éducatif enraciné dans le Christ et son Evangile. L’école catholique est donc elle-même un lieu
d’évangélisation, d’authentique apostolat, d’action pastorale, non pas le moyen d’activités complémentaires, parallèles ou parascolaires mais par la nature même de son action,directement orientée
à l’éducation de la personnalité chrétienne. »
Et le président de la Commission épiscopale du monde scolaire et universitaire de préciser : « Tout n’est pas de la seule responsabilité de la famille. L’Eglise pense que sa mission éducatrice lui donne droit d’intervenir dans ce domaine. »
Rappelons que le programme du Vicomte de FALLOUX, ministre de l’Instruction Publique en 1850
était : « Dieu dans l’éducation, le pape à la tête de l’église, l’église à la tête de la civilisation. »
Et dans le « Veritatis splendor », en 1993, Jean-Paul II écrivait : « De par la volonté du Christ, l’église catholique est maîtresse de la vérité... Il entre dans notre ministère pastoral de prendre les mesures qui conviennent pour
que les fidèles soient préservés de toute doctrine ou de toute théorie contraire à notre enseignement moral et pour que la saine doctrine soit enseignée dans nos diocèses... »
Monsieur Xavier DARCOS ne faisait qu’amender une culture déjà bien travaillée par d’illustres prédécesseurs (FALLOUX
-15 mars 1850, MARIE – 21 septembre 1951- accordant les bourses aux élèves des écoles privées, DEBRE – 31 décembre 1959, GUERMEUR – financement public de la formations des enseignements de
l’école privée, ...
Où réside le caractère laïque d’une République dont un ministre exécute les ordres de son Président en créant et
finançant des écoles privées confessionnelles dont l’objectif réel est d’évangéliser les masses dans le respect de tous les préceptes du christianisme ?
Jean-Pierre RAFFARIN, élu de la République déclarait en juin 1994 devant un parterre de personnels d’établissements
catholiques : « Je ne serai pas le complice du développement de l’enseignement
public ».
Et Jack LANG en 1992 lors de la signature du pacte LANG-COUPLET qui accordait de nouveaux droits aux écoles privées
catholiques avec, dans la corbeille, un chèque de 1 800 000 000F.
Sans oublier Bernard KOUCHNER qui signait en 2008 un accord Vatican - Education Nationale pour la reconnaissance en
France les diplômes universitaires profanes et canoniques délivrés par le Saint Siège.
Où est la République laïque quand on détruit un service public d’éducation, le seul à même de garantir la liberté de
conscience des plus jeunes, la capacité de choisir et de juger par soi-même, sans se voir imposer des dogmes sur la finalité de l’homme, ses origines, la procréation, le salut, mais sans jamais
attenter aux valeurs symboliques religieuses ... ?
Quelles seront les réactions de ces pieux « républicains » quand d’autres réclameront les mêmes égards, les
mêmes subsides, au nom d’un autre caractère propre instruit dans leurs établissements ?
Depuis les lois Jules FERRY de 1881 et 1882 instituant une école publique, gratuite et laïque, de toutes velléités communautaristes, les connivences de sacristies, les manœuvres de presbytères alliées au lobbying de missionnaires sous les alcôves
parlementaires, n’ont eu de cesse d’affaiblir cette école de la République.
Le pape Léon XIII, le 12 juin 1883, écrivait au président du Conseil, Jules GREVY :
« En laïcisant l’école publique, la France avait renoncé à la fois à son
héritage, à son identité et à une morale commune. »
Par cette main mise du religieux sur l’éducation, on s’assure une
pérennité, l’élève devenu citoyen ou élu ne sera pas sans se souvenir lorsqu’il devra se prononcer sur tel fait de société.
Toujours avec la même devise : « Au nom de la liberté ».
Au nom de la liberté, la République doit financer des établissements scolaires revendiquant leur catholicité.
Mais ce sera au nom de la République laïque nourrie par des racines chrétiennes que les mêmes contesteraient un
financement identiques pour des écoles revendiquant leur « musulmanité ».
Le danger pour une République véritablement laïque ne provient pas du positionnement politique affiché par chaque élu,
il sourd chez ceux-là qui, à dessein et/ou pour des raisons purement électoralistes, amalgament intérêt public et sphère privée, privilégiant
celle-ci au mépris de celui-là et qui, manipulant les sous-entendus, s’accaparent une masse mal informée, composée d’ouailles qui continuent de professer comme parole d’évangile ce verset de
Matthieu (16-18) : « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon assemblée... »,
(message dont l’universalité se réduit aux pratiquants de langue française).
Oublieux du caractère « laïque » de notre République, ils créent des brèches où s’engouffrent les tenants des
doctrines religieuses. Chaque atteinte à l’esprit laïque au nom d’une religion ou de toute autre doctrine devient un pas vers une forme de théocratie masquée. Nous le constatons à chaque fois que
les savoirs scientifiques, les évolutions des mœurs demandent un aménagement de la législation.
Qui, au nom de la morale et le liberté, s’est opposé ou s’oppose:
- au divorce ? (l’homme ne peut détruire ce que dieu a uni)
- à la régulation des naissances ?
- à la présence des distributeurs de préservatifs dans les lieux publics ?
- à l’I.V.G. ?
- au PACS ?
- au mariage de citoyens de même sexe ?
- au droit de mourir dans la dignité ?
- aux diverses recherches dans le domaine de la bioéthique ?
- au délabrement des Plannings Familiaux ?
Et là, Je n’évoque que les problèmes qui touchent l’être humain.
Mme BOUTIN clame qu’un enfant doit être désiré pour lui-même et non pas pour sauver un membre de sa fratrie (cas du
bébé espoir) et comme toujours, elle souhaite une augmentation des allocations familiales pour les familles nombreuses, elle accepte donc que des enfants puissent être conçus dans un but
pécuniaire, ce qui fut souvent le cas !
Il fut un temps du 3è enfant conçu pour financer la construction d’une maison à cause des avantages que sa naissance
procurait.
Hormis cet aparté, les valeurs du christianisme ou de toute autre religion peuvent-elles ainsi primer sur le Droit
civil ?
Sont-elles opposables aux aspirations du Peuple et à ses libertés individuelles ?
La loi n’interdit pas de se déterminer selon sa conscience, La loi sur l’I.V.G. n’oblige pas l’avortement, la loi
permet à chaque citoyen de réaliser des actes en toute légalité.
Je soumets ici quelques déclarations de la personne dont la
charge est, entre autres, de veiller au respect de notre Constitution dont l’article 1 affirme que :
« La France est une République indivisible,
laïque, démocratique et sociale. »
« La dimension morale est plus solide, plus enracinée lorsqu’elle procède
d’une démarche spirituelle, religieuse plutôt que lorsqu’elle cherche sa source dans le débat politique ou le modèle républicain. » LA
REPUBLIQUE page 40
« L’apport spirituel du catholicisme, mais aussi du protestantisme et du
judaïsme constituait un facteur d’apaisement, on le mesure maintenant qu’il disparaît..L’islam aujourd’hui a aussi un rôle important à jouer afin que partout en France et dans les banlieues plus
encore qui concentrent toutes les désespérances. »
(LA REPUBLIQUE page 19)
« Ne vous étonnez pas que les jeunes ne respectent pas la vie des autres
puisqu’on ne leur enseigne plus quel est son sens » (LA REPUBLIQUE page 32)
« Si l’église de France n’a pas le soucis des plus pauvres, qui
l’aura ? Respecter l’église,
C’est lui reconnaître cette vocation de défenseur de ceux qui n’ont personne
pour parler en leur nom, Cette vocation est humanitaire au vrai sens du terme. » (LA REPUBLIQUE page
26)
Rome, Palais du Latran, le jeudi 20 décembre 2007 :
« ...Au-delà de ces faits historiques, c’est
surtout parce que la foi chrétienne a pénétré en profondeur la société française, sa culture, ses paysages, sa façon de vivre, son architecture, sa littérature, que la France entretient avec le
siège apostolique une relation si particulière. Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes. Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien
et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé... La morale laïque risque toujours de s’épuiser ou de se changer en fanatisme lorsqu’elle n’est pas adossée à une
espérance qui comble son aspiration à l’infini...»
je ne sais si, en France, le 21è siècle continuera de se draper ainsi de religiosité.
Nous nous devons d’être vigilants et rappeler ce qu’est le caractère propre de la laïcité et la richesse de conserver une société laïque
forte avec une école laïque reconnue comme élément fondateur du bien vivre ensemble.
Les autres alors comprendront peut-être qu’il est possible de croire tout en défendant l’esprit laïque de notre République qui fut, longtemps,
un modèle pour le monde entier.
Bibliographie :
Sarkosy et dieu, de l’usage politique des monothéismes, Marc ANDRAULT (BERG Editeurs)
Main basse sur l’Ecole Publique, Eddy KHALDI, Muriel FITOUSSI (DEMOPOLIS)
La République, Nicolas SARKOSY