Quel bonheur !
Grâce à la multiplication des magasins « low cost »,
les « pauvres » vont pouvoir se nourrir (c’est quoi exactement : se nourrir ?)
à moins cher,
mais,
surtout,
sans avoir l’obligation de se mélanger avec leurs autres concitoyens moins démunis.
D’ailleurs,
auparavant,
dans les hypermarchés,
ils ne risquaient pas non plus de rencontrer les super nantis
pour lesquels des « échoppes haut de gamme » sont réservées,
les mettant,
eux-aussi,
à l’abri d’une fâcheuse rencontre avec un RMIste ou autres SMICard et quidam chômeur.
Non pas que cette promiscuité puisse les outrer,
mais par respect de la dignité de ces malchanceux de la vie.
Qu’est-ce qu’un produit « bas coût » ?
Une bonne conscience vous dirait que c’est un produit avec un excellent rapport qualité/prix et dont toute la conception a été structurée pour abaisser au maximum son prix de revient : packaging sobre, pas de budget publicité, présentation sans apparat dans des magasins réduits à leur plus simple expression tant au niveau des agencements que de la présence de personnels.
Observations :
I/ Les promoteurs de ces nouveaux magasins et de ces nouveaux rayons dans les enseignes établies s’adaptent à la paupérisation de notre société et n’ont même pas à demander au client qui veut payer moins cher de mettre un peu du sien, il accepte de bon cœur de fouiller dans les caisses en carton pour trouver ses produits, parfois même il met de côté les cartons vides ... De plus, sa main d’œuvre est gratuite, sans risque de conflit social, ....
II/ Le meilleur rapport qualité/prix est obtenu en divisant la valeur « qualité » par la valeur de son « prix de vente », lapalissade qui vaut son pesant d’or :
- un produit de bonne qualité vendu à bas prix = bon rapport pour le client (mais ça n'existe pas!)
- un produit de mauvaise qualité vendu à très bas pris = bon rapport sauf pour la santé du chaland,
mais
- un produit de mauvaise qualité vendu à petit bas prix = bon rapport pour la chaîne qui le commercialise.
3 exemples de produits achetés cet après-midi dans un même magasin proposant ces 3 desserts:
Marque magasin : « Dessert lacté au chocolat » Prix au kilo : 2,90€
Ingrédients : Valeur énergétique 204 Kcal
lait écrémé 44,90% Protéines 3,60g
crème fraîche 27,50% Glucides 22,40g
sirop de glucose Lipides 11,10g
fructose de blé Fibres alimentaires 1,40g
sucre Sodium 0,078g
chocolat 4,50%
émulsifiant lécithine de soja
poudre de cacao maigre
amidon transformé de pommes de terre
gélatine
émulsifiant E472b
lactose et protéines de lait
arômes
gélifiants E407, E412, E415
sel
Produit intermédiaire
« Dessert lacté saveur vanille sur lit de caramel » Prix au Kg : 1,71€
Ingrédients : Valeur énergétique 141 Kcal
Lait entier 61,90% Protéines 2,20g
Crème légère Glucides 18,90g
Sucre Lipides 6,30g
Caramel 8,70%
Amidon modifié de pommes de terre
Gélifiants E407, E415,
Lactose et protéines de lait
Arômes vanille
Colorants E161b, E160C
Emulsifiant E472b
Produit « premier prix »
« Spécialité laitière saveur vanille nappée de caramel » Prix au Kg : 1,02€
Ingrédients : Valeur énergétique 90 Kcal
Lait partiellement écrémé 45,00% Protéines 2,00g
Eau Glucides 19,00g
Sucre Lipides 0,50g
Caramel 5,00%
Amidon modifié de pommes de terre
Epaississants : pectine
xanthane
Dextrose de blé
Lactose et protéines de blé
Amidon de maïs
Gélifiant carraghénanes
Arôme
Colorants : luthéine
Extrait de paprika
Ces 3 produits sont fabriqués dans une usine appartenant à l’enseigne qui les commercialise.
Le lecteur appréciera la qualité de la dénomination de chacun de ces desserts, je lui laisse tout le loisir de comparer composition de ceux-ci et d’en tirer les conclusions qui lui siéront.
Moins c’est cher, plus c’est dég... raissé puisque le dessert « low cost » est surtout fabriqué à base d’eau sucrée aromatisée, composition qui contribue largement à la rentabilité commerciale de ce produit.
Mais tout le monde il est content : le client qui croit faire une bonne affaire et le commerçant qui en fait une excellente.
Grâce à ce genre de commerce, le pouvoir d’achat du pauvre augmentera du fait de la moindre valeur des produits qu’il achètera.
Il aura ensuite tout loisir d’utiliser le « reliquat » ainsi dégagé sur son budget pour le remboursement d’un crédit « revolving » qu'il pourra contracter dans ce même magasin pour financer à "small cost" d’autres gros achats.
De par la composition des produits « low cost », il échappera aussi à l’obésité qui sera le grand mal de demain (emploi de lait écrémé, d’eau,... pour l’élaboration des produits, peu de valeur énergétique,...)
Peu de lipides, donc moins de risques de cholestérol et de maladie cardio-vasculaires.
Il coûtera donc assurément moins cher à la Sécu.
Et comme ces genres de magasins sont appelés à se développer,
il risquera même de trouver un travail ... à bas coût?
Et le pays sera sauvé,
Je n’aurai que ces mots (ou maux, je ne sais plus) :
VIVE LE LIBERALISME de BAS COUPS !
P.S.: Soyons honnêtes et objectifs: le "low cost" s'avère fort intéressant pour ceux qui peuvent partir en vacances ou en W.E. ( hôtels, avions, trains
parfois, ....) mais réservés à quelques iceux et icelles, soyons là aussi honnêtes et objectifs.