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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 13:10

Exposé du problème

Sachant que :

- la dette de la France au 30/12/2011 sera d’environ 1 750 000 000 000€,

- que le salaire des fonctionnaires est présenté comme étant la cause de ce déficit,

- le salaire annuel moyen d’un fonctionnaire + charges est au maximum de 40 000€.

1/ Calculez, en Euros et en pourcentage, l’économie annuelle générée par la suppression de 14 000 postes d’enseignants.

2/ Combien de postes de fonctionnaires faudrait-il supprimer pour éteindre cette dette ?

3/  Calculez le coût des salaires et charges de ces 5 000 000 de fonctionnaires et leur proportion dans le montant de la dette.

4/  Calculez l’économie réalisée par la suppression d’un poste de fonctionnaire sur deux.

5/  Rapportez le montant de cette dette au nombre de foyers fiscaux (environ 35 000 000) et son équivalant en année-smic (environ 14 000€)

N.B. :

Il vous sera loisible de commenter vos réponses.

 

 

 

Corrigé :

1/ Calculez, en Euros et en pourcentage, l’économie annuelle générée par la suppression de 14 000 postes d’enseignants.

 

L’économie annuelle réalisée sera au maximum de (40 000€ x 14 000) soit 560 000 000€, somme qui équivaut à 0,00032% de la dette.

 

2/ Combien de postes de fonctionnaires faudrait-il supprimer pour éteindre cette dette ?

(1 750 000 000 000 : 40 000) = 43 750 000

 

La France ne disposant que de 5 000 000 de fonctionnaires (fonction publique, territoriaux, santé,…) cette solution finale s’avère donc inappropriée. **

 

3/ Calculez le coût des salaires et charges de ces 5 000 000 de fonctionnaires et leur proportion dans le montant de la dette.

40 000€ x 5 000 000 = 200 000 000 000€

soit (200 000 000 000 / 1 750 000 000 000) = 11,42% de la dette.

 

4/ Calculez l’économie réalisée par la suppression d’un poste de fonctionnaire sur deux.

(40 000€ x 2 500 000 000) = 100 000 000 000€

soit 5,71% de la dette.

 

5/ Rapporter le montant de cette dette au nombre de foyers fiscaux (environ 35 000 000) et son équivalant en année-smic (environ 14 000€)

( 1750 000 000 000 / 35 000 000) = 50 000€ par foyer fiscal

Soit

(50 000 / 14 000)= 3 ans 6 mois.

 

 

Observation relevée sur une majorité de copies : Cette dette ne pourra jamais être remboursée !

 

Questions relevées sur différentes copies :

- Que représentent les 88,58% restants ?

- Où réside la cohérence chez ces gens qui honnissent tant les fonctionnaires et la fonction publique et se plaignent du manque d’enseignants, d’infirmières, te transport en commun, de policiers,…. ?

- Quels sont les desseins de ceux qui nous mentent en présentant les services publics comme une des causes du marasme économique actuel et en affirmant que la suppression de 50% des postes de fonctionnaires est la seule alternative pour revenir à l’équilibre ?

- Peut-on envisager des hôpitaux sans aides-soignants, infirmiers, médecins, chirurgiens, des établissements scolaires sans enseignants, des commissariats de police sans policiers, des gendarmeries sans gendarmes,… ?

- Le citoyen français serait donc-t-il prêt à payer à 100% tous ses frais médicaux, tous les frais de scolarisation de ses enfants, les prix réels de son billet de transport en commun, les interventions de police dans son quartier,… ?

- Que vont devenir ces ex fonctionnaires ? Des chômeurs ? Indemnisés par qui ? Quel en sera le coût pour la société ?

Les politiques élus d’une société qu’ils prétendent moderne, évoluée, au centre du monde, comme étant la fille aînée de l’église,… ne devraient-ils pas préférer le bonheur de ses ouailles plutôt que la satisfaction de quelques fortunes ?

 

** : Quelques réponses anecdotiques

 

- Dans plusieurs copies, a été suggéré qu’il suffisait de supprimer 5 000 000 de fonctionnaires par an pendant 8 années et 9 mois pour arriver à ce seuil « idéal »de 43 750 000. (Sans commentaire.)

- D’autres ont expliqué que l’augmentation de la dette entre 2010 (1 591 000 000 000€) et 2011 (1 750 000 000 000€) soit 159 000 000 000€ correspondant à 80% des salaires et charges des fonctionnaires, il suffirait donc de supprimer ces 80% de postes de fonctionnaires pour stopper l’augmentation de notre dette. (Idem).

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 12:56

       Parmi les commentaires entendus après la sinistre profanation des locaux de l’hebdomadaire « Charlie Hebdo », beaucoup émanant de fidèles tant musulmans que catholiques se résumeraient par cette prophétie lapidaire : « C’est normal parce qu’on n’a pas le droit de toucher au sacré ! ».

Inch’allah ! Ite misa est !

 

       Au nom de la défense des libertés religieuses, de grands prosélytes s’insurgeaient contre cette « une » sacrilège, laquelle était déclarée « contraire » à l’esprit « laïque » consubstantiel de notre République.

       Et de rappeler que ce journal impie déjà convaincu de blasphème en 2006 lors de la parution des caricatures de Mahomet fut poursuivi devant la justice.

       Les diverses manifestations organisées contre la présentation de la pièce de Roméo Castellucci, « le concept du visage du fils de dieu », recouvrent les mêmes invectives que l’on entend lors d’autres manifestations contre la liberté des femmes à disposer d’elles-mêmes, par exemple.

       La frénésie de ces logorrhées que les médias se complaisent à vulgariser à longueur de journaux dits « d’informations » m’en rappelle d’autres identiques qui avaient claironné en 2005 lors d’une campagne de publicité parodiant le tableau de Léonard de Vinci « La Cène ».

Plaintes avait été portées.

       Le Tribunal de Grande Instance de Paris ordonna la relaxe pour le journal satirique.

       Par contre, entérinant les arguties des avocats des plaignants reprochant aux créateurs « d’utiliser une scène sacrée à des fins mercantiles », un juge de notre République laïque oublieux qu’il était là pour rendre la Justice au nom du Peuple français qualifia l’affiche de Girbaud « d’injure faite aux chrétiens … », ordonna son retrait immédiat avec une astreinte de 100 000€ par jour de retard à compter du 3è jour suivant la signification.

       Heureusement pour l’Honneur de notre République laïque, la Cour de Cassation annula cet arrêt et débouta l’association plaignante.

       Si le procès de « Charlie Hebdo », sa relaxe et les premières condamnations de Girbaud occupèrent l’espace médiatique, la relaxe de ce dernier ne donna lieu à aucune annonce, laissant croire à la victoire des associations religieuses, ce qui ajoute encore à la confusion des genres.

 

      D’abord, confusion sur le sens du mot « laïque » : C’est la séparation des églises et de l’Etat, la non confusion entre sphère privée et sphère publique, la non-ingérence réciproque des églises dans les affaires de l’Etat. Elle garantit, pour chaque citoyen, le respect des croyances et la pratique des rituels tant qu’ils n’enfreignent pas la Loi. Elle est la garante de la liberté de penser et de s’exprimer.

Article X de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes religieuses pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »

 

Article I de la Constitution Française de 1958

« La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. »

 

       La « Laïcité », c’est la « tolérance », c’est le « respect de soi et des autres », c’est la « liberté de conscience », ce triptyque constituant le « vivre ensemble dans la fraternité ».

 

      Ensuite confusion sur le sens du mot « sacré ».

A les entendre, les croyants sembleraient avoir l’exclusivité de l’usage de ce mot. Il est normal que, dans chaque croyance, le fidèle déclare «sacrés » les écrits, les rites et rituels, les icones, les temples, les chants, … Et le blasphème n’existe que pour l’adepte qui transgresse un des principes qui fondent sa croyance. Par exemple, ne peut être considéré blasphématoire pour le chinois taoïste l’acte de manger de la viande un vendredi saint.

La valeur de ce « sacré » attribué aux croyances ne revêt donc pas ce caractère universel tant prétendu par certains.

Au nom du « sacré », le juge prétendait que Girbaud utilisait « une scène sacrée à des fins mercantiles ».

1/ La création même de cette œuvre fut « mercantile ». Elle fut l’objet d’un contrat entre son auteur et le commanditaire. Les nombreuses copies de ce tableau ne sont-elles pas tout autant des « injures faites » à l’originale ? Ceux qui les commercialisent ne seraient-ils pas aussi des parjures ?

2/ Le caractère « sacré » de ce tableau n’existe que pour les adeptes de cette croyance mise en scène. Un aborigène n’y verrait que des gens curieusement habillés partageant un repas.

3/ Ce tableau n’est que l’interprétation par un artiste d’un supposé moment d’une histoire relatée plusieurs décennies après son possible déroulement. Lui conférerait-on cette même valeur s’il avait été peint sur le mur d’un lupanar ou d’un stufa dont il est dit que Michel Ange et Léonard de Vinci étaient amateurs ?

 

Il en est de même pour tous les arts dits « sacrés ». Une musique n’est « sacrée » que pour le groupe social qui l’utilise pour ses rituels. Un « chant grégorien » sera justement apprécié comme musique profane par tout non croyant sans pour cela qu’il y ait sacrilège.

 

Oter le caractère sacré d’une œuvre musicale, écrite, peinte ou d’une construction ou d’un monument, … n’implique nullement un manque de respect de la part de tous les citoyens, y compris de ceux qui n’apprécient pas ces arts.

Je ne visite pas une chapelle, une église ou une cathédrale dans une tenue ou avec un comportement indécent.  Mais de la même manière, je rends visite à mes amis de manière « civilisée ». (On oublie que ces édifices ont longtemps servi de marché, de salle de réunion ou d’aire de jeux pour les enfants).

 

       La destruction des bouddhas géants de Bamiyan (Afghanistan) en mars 2001ne fut-elle pas commandée par des talibans pour cause "d'anti-islamisme" et présentée comme une "injonction de l'Islam"? (et ce n'est qu'un exemple, n'oublions pas les interdictions d'éditions d'œuvres littéraires ou philosophiques émanant de Rome...).Un état laïque, parce qu'il refuse toute idéologie dogmatique et est respectueux de l'Autre, se livre-t-il à de telles destructions volontaires de biens culturels ou à de telles censures? Ayant comme principe citoyen que n'existe aucune vérité révélée, le caractère « laïque » de notre République permet le respect de tous les concepts intellectuels, ce qui n'empêche aucunement leur critique.

 

       Que les actuelles victimes prétendues de persécutions se procurent « La République et l’Eglise », Images d’une querelle aux Editions La Martinière. Ils constateront que l’art de la caricature s’est édulcoré depuis un siècle au détriment des libertés de pensée et d’expression.

 

       Une manière pour notre République d’affirmer sa spécificité « laïque » serait la pratique de la discussion philosophique dès le Cours préparatoire. L’enfant apprendrait ainsi très tôt à tenter d’apporter ses réponses aux questions qu’il se pose. Ce long chemin vers la recherche de la Vérité, cette quête infinie vers la Sagesse participeraient d’une éducation spirituelle « laïque » du futur citoyen.

       L’enrichissement par la formation philosophique alliée à celles des sciences, de l’histoire, des arts et des lettres, loin d’être « anti croyance », permettrait certainement à ceux qui souhaitent appartenir à une croyance une autre approche symbolique de diverses allégories, dogmes et mythes qui ont engendré les cultes.

 

       Je conseillerai l’ouvrage de Sophie BOIZARD et Laurent AUDOUIN « Les grands philosophes parlent aux petits philosophes » (MILAN Jeunesse)

 

       La « laïcité » a ce caractère universel puisque tous les êtres quelles que soient leurs croyances, leurs philosophies, … peuvent s’y mouvoir en toute quiétude dans le strict respect de la Loi.

       A la différence d’une « République chrétienne » ou « islamique », une République Laïque ne permet pas que l’on incendie un local, que l’on lapide un être, que l’on mutile un corps, que l’on interdise une œuvre,… au nom d’une « croyance » ou d’une « non croyance ».

       Une République Laïque donne tout son sens à la maxime de Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai pour que vous puissiez vous exprimer. » C’est au(x) débat(s) ensuite de faire jaillir la vérité et de donner à chaque citoyen tous les éléments lui permettant de discerner ce qu’effectivement fourbissent ces idéologues prosélytes de tous dogmes (politiques, économiques, croyances,…).

       Dans une République Laïque, la Justice est au service du citoyen ou du groupe social qui s’estime persécuté ou bafoué. Et c’est parce qu’elle est « Laïque » que notre République protège également tous les citoyens.

 

       Son caractère universel fondé sur le respect mutuel, le respect de la dignité de chaque individu, le respect de la liberté de penser font que seule la « Laïcité » est véritablement « sacrée ».

 

Alors, « touchez pas à mon « sacré » nom de « laïcité » ! »

 

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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 18:57

                                                  L’art de la communication (fiction)

Une naissance est toujours un grand événement qui bouleverse les membres de la famille, émeut les amis, attendrit les collègues de travail, trouble les masses. La maman est encensée, le bébé adulé et le papa toujours attendrissant.

Elle peut être aussi un moyen de communiquer d’abord sur l’annonce de la grossesse puis celles à sur l’avènement de l’heureux avènement.

 

D’abord, faites semblant de cacher la grossesse les trois ou quatre premiers mois puis distillez quelques informations aux intimes avec la certitude que certains se feront un devoir de la proclamer urbi et orbi.

A l’approche du jour fatidique, communiquez discrètement sur une date et un lieu de l’accouchement. La qualité première d’une bonne rumeur étant la rapidité de sa propagation, vous serez surpris du nombre de «rois mages » qui précèderont l’arrivée de votre progéniture. Ils sont excusables, quand on connaît l’Histoire, voilà 2011 ans, ils étaient arrivés très en retard.

Après quelques jours de vaine attente durant lesquels les médias, toujours à l’affût d’un fait divers qui pourrait marquer les deux millénaires prochains à l’instar de celui qu’ils avaient raté voilà 2011 ans, ont lancé leurs meilleurs grands reporters et leurs plus fins investigateurs pour avoir la primeur de l’Information. Les salles de rédaction s’agitent. Les plateaux de mi-journée et du soir relaient les informations d’envoyés spéciaux qui n’ont rien à dire.

Puis, silence pendant plusieurs jours.

Déçus mais flattés d’avoir été vus à la télé, les « rois mages » remballent leurs or, encens et myrrhe. Les médias rangent micros et caméras. Les envoyés spéciaux regagnent leurs pénates.  Les curieux se retirent avec cette intime satisfaction du plaisir qu’ils auront à revenir.

Les jours passent.

Puis, un jour, à 19h50, vous paraissez seul sur le perron de votre demeure.

Etonnamment, (encore une fuite) les « rois mages » la bouche remplie d’oraisons doucereuses, d’encensement matois et de mirifiques compliments vous attendent. Les médias occupent la cour. Les flashes crépitent. Les perches de micro se tendent au plus près. Les caméras tournent. La foule des curieux ébaudis applaudit.

Un large sourire illumine votre visage. Vous saluez vos fidèles dont la joie explose.

Vous rentrez.

Une douce clameur de déception feinte accompagne la fermeture de cette lourde porte.

Personne de cette assemblée n’ignore maintenant ce que vous leur prépariez depuis plusieurs jours. Tous louent votre discrétion. Tous glorifient votre sens de la famille. Tous louangent votre art de préserver votre intimité familiale… Tous attendent… Tous se perdent en conjecture sur le sexe, le prénom, la couleur de ses cheveux, ses ressemblances… Et la maman ?

IL est 20h05.

Soudain, l’ouverture avec une lenteur mesurée des deux battants de l’imposante porte impose un silence religieux. Le souffle en suspens, conscient de l’exceptionnalité de ce moment, chacun se hisse pour ne perdre aucun instant de ce spectacle qui, depuis plus vingt siècles, n’a encore jamais eu lieu et qui ne renouvellera jamais, sinon pas avant encore vingt autres siècles.

Enfin, solennellement, vous avancez sur le perron. Près de vous, votre épouse souriante. Dans vos bras, l’enfant prési providentiel.

La foule exaltée applaudit.

Les journaux télévisés explosent leur audience. La première étape de la campagne se termine. La seconde peut commencer.

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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 14:09

Dans le journal « MEDIAPART » du 27 septembre 2001, l’article de Cécile ALIBERT et Noémie ROUSSEAU « Des enseignants racontent une école en mille morceaux » (27 septembre 2011) a suscité de multiples commentaires qui montrent comment des idées reçues perdurent avec force et vigueur sur l’Ecole de la République et comment chacun peut s’approprier cette Ecole, la nôtre, comme un exutoire à toutes leurs peines.

Cette Ecole n’est épargnée par aucuns clichés, flous, mauvais ou même sépia et semble être devenue le réceptacle de toutes les rancœurs subies par les commentateurs dans leur environnement professionnel.

La récurrence de l’argument faisant état d’une « incompétence notoire » des enseignants souligne une agressivité certaine de leurs auteurs alliée à l’égard des enseignants dont ils ignorent la fonction réelle.

D’autre part, circonscrire le débat sur les professeurs à ce dualisme « compétent-incompétent » implique que soit véritablement définies les notions « de compétence », «de professionnel compétent », « d’incompétence », « de professionnel incompétent », « de critères permettant ces évaluations objectives» …

Cette approche sociétale qui prône le clivage entre les citoyens fondé sur des critères présentés comme « justes » car correspondant à une propre approche de la société, « impartiaux » car obligatoirement présentés comme transcendantaux politiquement, « véridiques » car vécus dans ses quotidiens professionnels ou familiaux,… (La multiplicité des arguments rendrait cette énumération fastidieuse sans être pertinente) tend à être appliquée à toute strate de la société. On justifie son statut par opposition à l’autre. On existe par rapport à un autre qui statutairement n’existe pas ou moins (celui qui ne travaille pas, ou pas assez). Ce comportement contraire à ce principe premier biblique « aime ton prochain comme toi-même » n’est-il pas surprenant dans un pays qui aime se targuer d’être « la fille ainée de l’église » ?

On oppose ceux qui travaillent à ceux qui « ne veulent pas » travailler, les chômeurs, ceux qui se lèvent tôt à ceux qui préfèrent l’oisiveté rétribuée par ceux qui « bossent », les employés du privé à ceux du public, l’étranger au résident, le droit du sang au droit du sol, le nomade au sédentaire, le malade au bien portant et on pourrait conclure par le juif au non juif, non ? Le politique flatte le côté primaire de ses ouailles. Celles-ci apprécient que leurs visions «primaires » de la société qu’ils apprécient au travers de leur prisme à la diffraction binaire (blanc et noir) soient élevées au rang de grandes causes nationales. Désormais, nos régnants n’ont plus à diviser pour gouverner, leurs certains de leurs électeurs s’y attèlent avec un certain succès.

Ce prolégomènes ne nous éloigne guère du propos initial puisque vous abordiez la problématique des concepts de « compétence » et « d’incompétence » chez les professeurs.

L’unité de valeur de ces qualités diffère selon la position de la personne qui les mesure. Une même compétence d’un professeur sera-t-elle appréciée de la même manière par :

-          ses supérieurs hiérarchiques dont le rôle est de les estimer régulièrement au regard des textes officiels que cet enseignant doit appliquer et d’apprécier son engagement,

-         ses collègues de travail, (affinités ou non, …)

-         ses élèves (ceux qui réussissent ou non, ceux qui aiment la matière enseignée ou non,…)

-         les parents de ces élèves (souvent fonction du niveau de réussite de leurs enfants)

-         sans oublier ceux qui n’y connaissent rien mais qui aiment bien donner leur avis.

-          

En préliminaire, j’évoquais les clichés tellement ressassés qu’ils sont hélas maintenant reçus comme des « vérités » (encore des vérités révélées, sans doute !). Ils pourraient aussi illustrer le manque d’imagination et d’investigation de ceux qui les colportent et les reçoivent comme pain béni.

Côtoyant depuis plus de 40 ans le milieu scolaire, j’ai rencontré quelques centaines d’enseignants, au moins autant de parents et un peu plus d’élèves.

Cliché 1 : Je n’ai jamais vu employer « la méthode globale » en cours préparatoire. En 1970, celle-ci était déjà déconseillée dans les Ecoles Normales lors des deux années de formation professionnelle des institutrices et instituteurs. Les diverses méthodes utilisées étaient ce qu’on appelait « des méthodes mixtes ». Pendant quatre à six semaines maximum, l’enfant lisait des phrases apprises globalement qu’il composait avec des mots qu’il connaissait. Très vite, ils passaient à l’analyse des mots puis à la synthèse des connaissances acquises. C’est à dire qu’ils pratiquaient le B. A. BA de notre bonne vieille méthode « Boschet » mais avec beaucoup d’intelligence pour que chaque enfant pratique la lecture et l’écriture avec plaisir.

Cliché 2 : Sur le nombre indiqué ci-dessus, il est vrai que j’ai connu un enseignant qui n’avait pas sa place dans une classe. Mais grâce à l’implication du Conseiller Pédagogique, les dégâts furent minimes. Je n’ai rencontré que des enseignants compétents, plutôt plus que moins mais tous, des « bosseurs » qui croient à leur mission. Leur investissement dépasse largement le temps scolaire de 6h par jour ouvré. Bien que leur nombre diminue, beaucoup sont impliqués dans des associations péri scolaires non pas pour les « embrigader » mais parce qu’ils sont convaincus que leur rôle d’éducateur doit continuer à l’extérieur de l’enceinte scolaire.

Cliché 3 : Les enseignants sont toujours absents ! Désolé de dire que leur taux d’absentéisme n’est pas plus élevé qu’ailleurs. Un enseignant doit justifier toute absence pour maladie par la production d’un certificat médical attestant de la durée de ce congé. Pensez-vous que les médecins puissent rédiger de multiples faux certificats d’arrêt maladie ? Dans ma petite sphère provinciale, j’ai connu, il est vrai, une enseignante qui en cours d’année scolaire téléphonait à l’Inspection Départementale pour connaître le nombre de journées « enfant malade » qu’il lui restait à prendre. Son mari était un patron d’entreprise moyenne, lequel ne se gênait pas de dénigrer le corps enseignant dans son ensemble, conséquence de sa référence conjugale, sans doute.

Cliché 4 : Les enseignants font du prosélytisme politique en classe. Je n’en ai pas rencontré. Mais je sais que si tel avait été le cas, il y aurait plainte des parents ou de sa hiérarchie avec sanction immédiate. D’autre part, si je ne vous convaincs pas, je vais vous rassurer : depuis le temps que, d’après certains ragots, ces « gauchistes » pollueraient idéologiquement leurs élèves, il y a belle lurette que la France devrait être gouvernée par une troïka PS-PC-LO. Ce n’est pas le cas ? alors, ils sont là, vraiment incompétents !

Cliché 5 : «  Le pédagogisme » reproché aux enseignants n’est pas de leur fait mais de celui qui est responsable des programmes à savoir : le Ministre de l’Education Nationale. En tant que fonctionnaires, ils appliquent les directives et heureusement, souvent avec discernement et circonspection au risque d’être sanctionnés par un supérieur hiérarchique zélé.

 

Ad libitum

 

Pendant qu’il épilogue sur ces clichés, le peuple ne se questionne pas sur les causes réelles du dysfonctionnement de notre système scolaire. Trouve-t-on anormal que tel emploi demande au moins une qualification récompensée par un diplôme (CAP-BEP à minima) attestant aussi d’une formation professionnelle ?

Depuis la rentrée 2010, les jeunes professeurs des écoles enseignent sans AUCUNE formation pédagogique, par mesure d’économie. Et ceci n’est pas un cliché. Qui le dénonce ?

 

Je me dois de préciser que je ne suis à la solde d’aucun parti politique, d’aucun syndicat. Je suis un homme libre et de bonnes mœurs, enfin je crois, formé à l’Ecole de la République Laïque. Je ne m’arroge pas le titre de « compétent », j’essaie d’être le moins « incompétent » possible et espère n’être pas trop un « con péteux ».

La province où je vis n’est nullement une exception française.

J’ai aussi un regard critique sur notre Ecole de la République. Elle est perfectible. Mais je trouve toujours navrant que ceux qui la détruisent oublient avoir bénéficié de la compétence des maîtresses et maîtres de cette Ecole. Ceux-là devraient s’interroger sur les capacités à refonder l’Ecole de la République d’un Ministre de l’Education Nationale qui navigue à vue, en fonction de la « vox populi », de la future élection,…

Une réforme s’engage pour au moins 20 ans (durée d’une scolarité) et chaque Président, chaque Ministre qui passent veulent que leur nom figure au bas d’une réforme, celle qui mettra fin à toutes les inégalités, toutes les injustices. Et les programmes, les actes pédagogiques, les exigences changent en cours de route. Depuis quelques années, on passe bientôt plus de temps à évaluer qu’à enseigner. Les résultats des enfants sont mis en fiches, en tableaux. On fait des statistiques pour quantifier les savoirs à l’instant « I ». Jadis, l’enseignant mettait en œuvre toute une stratégie adaptée pour remédier à une difficulté qu’il supputait chez un enfant. Aujourd’hui, il faut des tableaux, des rapports, des demandes, des commissions,… qui réclament énergie, temps,…

L’Ecole est une sacralisation de tous les Savoirs qui participeront d’une citoyenneté intelligente et pas seulement un lieu où l’on apprend à lire, écrire, compter, calculer et là, ce n'est pas un cliché!

 

 

 

 

 

 

 

 

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 10:35

Vous avez visionné ou vous allez visionner le « document » élaboré par SOS Education pour stigmatiser la grève des enseignants du 27 septembre.

 

Cette vidéo est la parfaite illustration de ce que ses concepteurs dénoncent, à savoir la manipulation.

Après une bonne accroche compassionnelle, elle se livre à une interprétation de faits pour arriver à cette conclusion : œuvrons tous ensemble pour que nos enfants apprennent à lire, à écrire, à compter, à calculer.

 

Parmi quelques dizaines d’autres, je fais cette réserve : les (ou la, si on la considère comme une science) mathématiques ne servent pas uniquement à compter et à calculer, elles sont aussi « utiles » pour apprendre à REFLECHIR, à RAISONNER.

 

Quand on ne sait que calculer, on divise le nombre d’enfants (12 000 000) par celui de professeurs (852 000) et on obtient une moyenne : 14 élèves par professeur, sous -entendu 14 élèves par classe.

Quand on réfléchit un peu, on sait qu’en collège, lycée et faculté, dans une même classe interviennent plusieurs professeurs.

Prenons comme base minimale 8 professeurs qui interviennent dans 4 classes de 28 élèves de votre collège.

SOS Education qui ne sait que calculer dit haut et fort que l’on a une moyenne de 14 élèves par professeur et pourtant, votre enfant est dans une classe de 28.

Suivons les préconisations de SOS Education, supprimons le poste de professeur de seconde langue : cela ne fera encore qu’une moyenne de 16 enfants par professeur. Votre enfant sera toujours dans une classe à 28 et ne fera plus d’espagnol par exemple.

Maintenant, supprimons encore un poste, celui du professeur d’EPS par exemple. La moyenne, selon SOS Education, sera de 18.6 élèves par professeur. Mais votre enfant sera toujours dans une classe de 28 sans professeur d’espagnol ni professeur d’EPS.

Pour arriver à un taux d’encadrement acceptable de 22,4, on devrait pouvoir supprimer un poste, celui d’histoire par exemple. Mais votre enfant sera toujours dans une classe de 28 sans cours d’espagnol, d’histoire et d’EPS.  Mais, il est vrai, que l’on peut très bien vivre sans parler l’espagnol, sans connaître l’histoire de son pays, de l’Europe et du monde et sans faire de sports à l’école.

 

D’autre part, se contenter du « calcul » de SOS Education, c’est nier, dans l’acte d’enseignement et dans la prise en charge de tous les enfants, l’implication, entre autres, des conseillers pédagogiques, des RASED (psychologues scolaires, maîtres spécialisés,…) qui aident (pardon,…qui aidaient) à la prise en charge des enfants en difficultés, …

 

C’est au nom d’un tel argument aussi fallacieux que tendancieux : « 1 enseignant, 1 classe » que :

-          On a supprimé les postes d’enseignants qui travaillent avec les enfants hospitalisés pour un séjour de longue durée afin que ces derniers ne soient pas déscolarisés,

-          On a supprimé les enseignants qui travaillent dans les Centre Médico Psychopédagogique, qui reçoivent des enfants en mal être,

-          On a supprimé les enseignants qui travaillent dans des Centres d’Accueil de classes transplantées (et là, si j’applique la même méthode que SOS Education, cet enseignant reçoit au minimum 10 000 enfants par an soit une moyenne de 52 enfants par journée scolaire ouvrée.)

-          On a supprimé les postes de psychologues scolaires et d’enseignants spécialisés qui travaillent avec des enfants en difficultés scolaires au niveau de l’école élémentaire.

-          On a supprimé les postes de Conseillers pédagogiques en musique, en dessin, en EPS,… qui assuraient, sur le terrain, la formation des maîtres.

-          On a supprimé les postes d’enseignants-remplaçants.

-          -…

Usant de la même rhétorique que celle employée par SOS Education, interrogeons-nous :

                -Pourquoi les enfants hospitalisés en séjour longue durée n’ont-ils plus droit à une scolarité normale ?

                - Pourquoi les enfants en mal-être n’ont-ils plus droit à un suivi adapté dans des Centres Médicopédagogiques dont l’efficacité est reconnue par tous ?

                - Pourquoi les enfants accueillis en centre de classes transplantées n’ont-ils  plus droit à la compétence d’un enseignant qui, de par son expérience, assurait, entre autres, le lien pédagogique avec l’institution ?

                - Pourquoi les enfants en difficultés scolaires n’ont-ils plus droit à une prise en charge par des personnels spécialisés de proximité dont l’action permettait de diminuer significativement l’échec scolaire ?

                - Pourquoi les enfants de l’Ecole de la République n’ont-ils plus droit à une éducation aux arts encadrée par des pédagogues à la compétence reconnue ?

                - Pourquoi votre enfant subit-il le non remplacement de son enseignant malade ?

                - Pourquoi   …. ?

 

Et je n’évoque pas la médecine scolaire qui a pratiquement disparu.

 

                Quant aux personnels administratifs, supprimons les secrétaires des collèges, lycées, facultés, supprimons les économes, supprimons les comptables, supprimons tout ce qui fait « tourner la boutique » et donnons ces tâches à des officines privées.

 

                Pour les heures dites « syndicales », elles sont encadrées par la loi votée par les parlementaires. D’ailleurs, certains groupuscules syndicaux se mouvant dans l’ombre de SOS Education ne bénéficieraient-ils pas des mêmes « privilèges » ?

 

                L’avenir de l’Ecole Publique comme celui de la Santé et d’autres services publics dépend d’une volonté et d’un choix politiques et SOS Education vous présenté les siens.

 

                Vous avez été ou vous allez être fasciné par ce que, avec beaucoup de « calcul », SOS Education vous a concocté.

 

Prenez quelques minutes pour lire les pages 48, 49, 50, 51 et 52 de l’ouvrage « Main Basse sur l’école Publique » de Eddy KHALDI et Muriel FITOUSSI (Edition Demopolis), 20€, dans toutes les bonnes librairies.

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 23:42

Comme les enseignants du privé défilaient aussi, c’est la première fois que les médias ne glosent pas sur un mouvement de grève 3 semaines de classes après la rentrée.

Jusqu’à aujourd’hui, les mouvements de grognes des enseignants publics qui dénonçaient SEULS ce saccage de l’Ecole de la République étaient décrits comme étant le fait de « fainéants trop payés et toujours en vacances… », de « gauchistes irresponsables »,….

Les exposés lus et entendus me laissent un goût amer : la crédibilité de cette grève affichée par les commentateurs tient uniquement à la présence des personnels des écoles privées catholiques car ils « ont le sens de leur responsabilité ». Ces écoles privées ont besoin « d’enseignants qualifiés pour suivre chaque enfant dans son parcours, ce qui est une des spécificités de l’enseignement catholique »…. Même les parents interrogés trouvaient normal de soutenir les maîtres de leurs enfants car « vous savez, des milliers d’enfants n’ont pu s’inscrire cette année dans les écoles catholiques à cause des fermetures de classes…. » et en plus « ils ne sont pas payés aujourd’hui »… « on ignorait qu’ils perdaient une journée de salaire pour défendre l’avenir de nos enfants, c’est magnifique leur engagement... »

La communication de ces établissements privés au sujet de cette journée de manifestation est admirable autant par son contenu que par sa forte médiatisation tous supports confondus. Pour une même action, d’habitude honnie par une large frange de la population, ils ont réussi à accroître leur crédibilité, leur sérieux face à des « fonctionnaires du public chez qui un tel mouvement n’est que tradition sans fondement réel autre que ceux d’avoir une journée de congé supplémentaire et d’emmerder le gouvernement de droite…».

Ces enseignants du public tant vilipendés ont perdus des dizaines de journées de salaires depuis quelques années non pas pour défendre leurs « privilèges de petits fonctionnaires » mais pour défendre un système éducatif qui devrait permettre à tous les enfants sur le sol de notre République Laïque de recevoir une vraie éducation qui prenne en compte les spécificités de chaque élève.

Jusqu’à présent, il ne me souvient pas avoir aperçu d’enseignants du privé les soutenir même moralement. C’était même un argument : « chez nous, il n’y a jamais grève ! »

Jusqu’à ce qu’il commence à prendre l’eau et à dangereusement gîter, du haut de leur vaisseau, ils ignoraient les radeaux de la plèbe, laquelle devra aussi bientôt leur laisser ses gilets et bouées de sauvetage car chacun sait qu’aujourd’hui  pour habiller St Paul, on déshabillera les « jacques ».

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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 13:41
Si les abscons ne le sont pas automatiquement,
Si les absentes peuvent souvent l'être tout en étant présentes,
Si les absbourg sont toujours avec  et bourre et ratatam,
Si les absolutions le sont généralement pour être pardonnées
Les absinthes le sont-elles vraiment ?
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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 00:12

Voici le début du problème envoyé hier par un ami.

« 1/ Une mère est 21 ans plus âgée que son fils.

  2/ Dans 6 ans, son fils sera 5 fois plus jeune que sa mère. »

A ce stade de l’énoncée, on ne peut que formuler  la question :

         Quels sont les âges actuels de la mère et du fils ?

puis se mettre à résoudre ce problème :

-         Soit « M », l’âge de la mère et « E » celui de l’enfant.

-         On peut écrire :

1/ :        M = E + 21 

2/ :        (M + 6)/5 = E + 6

 

Cela implique que la somme (M + 6) soit divisible par 5 et donc que la valeur de M soit un complément de 6 pour faire un multiple de 5.

On peut donc faire ce tableau suivant :

 

Âge de la mère (M)

Âge de l’enfant (E = M – 21)

Vérification (M+6)/5=E+6

 

24

3

(24+6) /5= 9

Faux

 29

8

(29+6) /5= 17

Faux

34

23

(34+6) /5= 29

Faux

39

28

(39+6) /5= 34

Faux

44

33

(44+6) /5= 39

Faux

49

38

(49+6) /5= 44

Faux

54

43

(54+6) /5= 49

Faux

 

Conclusion : Soit la question posée n’était pas la bonne soit les données sont farfelues.

 

Normal puisque la vraie question était :

Où est le père ?

Reprenons nos équations :

     1/ :   M = E + 21 

     2/ :   (M + 6)/5 =(E+6)

ð  (E + 21 + 6)/5 = E+6

ð          E + 27      = 5E+30

ð           27 – 30   = 5E- E

ð                -3        = 4E

ð                 E        =   -3/4

ð - ¾ d’un an, c’est -9 mois donc papa s’activerait avec maman pour concevoir ce fils qui ne conviendra pas à la problématique donnée.

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 14:27

            En ce dimanche midi 8 mai 2011, avec quelques couples d’amis, nous pérorions autour d’une table garnie à souhaits mais sans ostentation. Les sujets furent divers allant de cet élu écarté manu militari pour cause « de troubles à l’ordre public » lors d’un déplacement présidentiel aux petits tracas professionnels ou familiaux de la vie quotidienne, le tout ponctué d’histoires parfois lestes, d’anecdotes croustillantes, de jeux de mots douteux mais toujours récompensés de sincères éclats de rire. En gauloiserie, la magnanimité est de règle entre amis.

            Vint le moment où mon épouse présenta le dessert qu’elle avait admirablement confectionné: un « duo café chocolat » accompagné de tuiles aux amandes.. Dans des verrines, de fines couches de mascarpone au café alternaient avec une crème anglaise épaisse légèrement chocolatée, le dessus parsemé de pralin au chocolat.

            J’ignore si ce fut l’excitation des papilles ou l’harmonie de la présentation ou une autre interprétation des mots « duo », « tuile » ou « amandes » transformé en « amende » ou encore la conséquence libératoire de la consommation pourtant modérée des vins qui furent les catalyseurs de l’évocation d’un sujet qui nous était commun : « le divorce ».

            Mais pour divorcer, il faut d’abord se marier, belle mais nécessaire tautologie. Est-ce parce que nous étions tous « mécréants libertaires» que, de conserve,  nous convenions que notre République laïque considérait l’acte de mariage comme une sorte d’acte de foi. Les registres d’Etat-civil s’étaient substitués aux registres paroissiaux, la forme avait évolué, pas le fond. De même que pour un chrétien, l’homme ne peut défaire ce que le dieu auquel il croit a uni, le citoyen ne peut briser ce que la République a assemblé.  Le mariage est un contrat moral accepté contradictoirement et officialisé par l’apposition des signatures de chacune des parties sur le registre officiel.

            Puisque vulgairement on enrobe l’écrin du mariage d’un drap immaculé bordé d’un croquet  de haute moralité, le divorce, par opposition, est considéré comme « immoral » voire »amoral », contraire à l’esprit citoyen. Le couple représente la base unitaire de notre société, une cellule familiale synonyme de stabilité, d’ordre, de respect, de régénération,…           

            Pour le quidam, la moralité est préservée quand un couple reste uni tout en se déchirant chaque jour. Au XIXe siècle, on préférait l’adultère à la séparation. Il est vrai qu’en cette époque de haute moralité religieuse, les mariages étaient « arrangés », dits « de convenance » pour préserver ou enrichir le patrimoine, assurer une descendance. L’Amour restait du domaine de l’utopie flaubertienne. Sans amour, pas de réel cocufiage, la pratique de la tromperie était tolérée, comprise par les tiers et l’église à condition qu’elle s’affichât avec discrétion. Les lupanars font florès.

            Peu à peu, chacun égrenait les péripéties de sa séparation puis du jugement de divorce. D’un avis général, on s’étonnait de l’insistance de certains avocats à vouloir produire des pièces à charge pour défendre son ou sa client quand celle-ci ou celui-là était considéré « victime » de la séparation, car la personne qui quitte devient obligatoirement « coupable ». Pour défendre la « moralité »,  certains font preuve d’une crasse « immoralité » et c’est à partir de ce constat que les histoires personnelles ont commencé d’être évoquées :

-         « Mon ex a produit une trentaine de témoignages attestant de la bonne entente qui régnait dans le couple. Le pire, c’est que la plupart de ces personnes n’était jamais venue à la maison et ne connaissait mon ex épouse qu’au sein de la chorale et du groupe de danses traditionnelles qu’elle fréquentait. La cerise, c’est que je n’avais jamais rencontré ni entendu parler d’une bonne dizaine de ces gens… Et ça je ne pouvais pas le prouver. De toute façon, même quand vous croyez connaître des copains, vous n’êtes pas une petite souris pour savoir ce qui se passe au quotidien. On ne va pas s’engueuler ou se tabasser quand on reçoit les copains … Et sous la couette, qui peut témoigner de ce qui ne se passe pas sous la couette,  c’est important ça aussi, non ?»

 

-         « La mienne, c’est un faux témoignages attesté par son directeur qui affirmait que suite à la séparation, elle avait été dans l’obligation de prendre un congé maladie de telle date à telle date. J’ai réussi à réunir des documents contradictoires. J’ai fait convoquer  ce directeur devant un juge qui lui a infligé un « rappel à la loi », une autre condamnation que je ne demandais pas équivalait à une mise à la porte de son établissement… Eh bien, malgré cela, l’avocate de mon ex a utilisé ce témoignage dans ses conclusions et le juge ne lui a rien dit… »

 

-         « Moi, ce sont deux toubibs qui ont fait des attestations tronquées. L’un attestait de l’état psychique de mon ex depuis notre séparation en omettant de spécifier qu’il la suivait depuis plus de dix ans. L’autre, je ne sais pourquoi, attestait que mon ex n’avait jamais eu telle maladie à 2 ans. Ce n’était pas faux puisqu’elle l’avait contractée à l'âge de six mois et qu’elle était suivie depuis cet âge… De toute façon, cet argument ne faisait pas partie de ma défense…  éh bien, comme pour toi, son avocate a plaidé un délabrement psychique provoqué par la séparation… »

 

-         « Le mien, il a fait faire un « constat d’adultère ». C’était idiot… il connaissait notre adresse puisqu’il y venait chercher et ramener nos enfants. En plus, les constats d’adultère ne sont plus admis. Je me souviens de la tête des deux huissiers. Six heures du matin, on sonne. Mon compagnon ouvre après s’être assuré de leur qualité… Il les a  fait entrer dans le salon, les a priés de s’asseoir, leur a proposé un café. Refus poli et embarrassé surtout quand on leur a dit que, connaissant l’esprit retors de mon ex, on les attendait. Trois minutes après, ils sont partis. Mon avocat a envoyé une lettre assassine à mon ex, lui rappelant qu’on était à la fin du XXe siècle…  Son avocat n’a pas osé en faire état dans ses conclusions si bien que les frais d’huissiers ne m’ont jamais été facturés… »

 

-         « Mon ex a démontré que, facture à l’appui, depuis mon départ, il avait été obligé d’embaucher une femme de ménage qui lui coûtait cher et un jardinier. Il avait été aussi obligé de changer de voiture donc de faire des emprunts qui coûtaient cher aussi. Il gagnait deux à trois fois plus que moi, malgré cela, le juge a minimisé sa part contributive pour l’entretien de nos deux enfants dont j’assurais la garde… »

 

-         « Moi, c’est pas ça qui m’a emmerdé… Ce que j’ai trouvé dégueulasse, c’est de ne pouvoir tout dire des vraies causes de la séparation…Moi, je ne suis pas parti sur un coup de tête, victime du démon de midi… Je suis parti parce que j’en avais marre… marre de tout ce qui pourrissait ma vie de tous les jours. Vous me voyez dire au juge : « Monsieur le Juge, j’ai quitté le foyer conjugal parce que… parce que plein de choses… Je n’en pouvais plus de cet univers carcéral. J’ai simplement envie de vivre normalement la deuxième partie de ma vie. Boire une bière de temps en temps, une fois par semaine seulement sans être traiter d’alcoolique… Pouvoir faire une partie de tennis avec un copain sans être obliger de rentrer aussitôt l’heure terminée… Aller au resto, une fois par mois… ne plus être obligé de passer tous les dimanches chez ses parents… Interrogez les enfants, ils m’ont dit tous les deux qu’ils savaient depuis plusieurs années que je serais parti un jour… Je faisais des bals le week-end, elle ramassait les sous, je n’ai jamais pu me faire plaisir même pas une fois… J’en avais marre de me faire contrôler la monnaie quand je revenais d’acheter une baguette… Je n’en pouvais plus de vivre avec une femme qui se plaignait toujours, qui voulait toujours plus d’argent… du fric… du fric… Elle est tellement conne que, pour m’empêcher de partir, elle m’a menacé de me dénoncer parce que je ne déclarais pas tous mes bals aux impôts… Or, si j’avais eu droit à un redressement , elle en aurait payé la moitié, la déclaration était commune et de plus, ça faisait plus de dix ans que j’avais arrêté donc prescription… J’en avais marre de ses « cagnottes », elle a commencé par garder toutes les pièces de 2F pour s’acheter des babioles en étain puis c’est passé aux pièces de 5F… Pour vous dire, elle payait une baguette avec un billet de 10F pour avoir une pièce de 5 en monnaie…. C’était au détriment de la communauté… Marre aussi de voir une femme attifée dans des fringues achetées en solde chez Leclerc… Et puis, il y a une chose que je ne devrais pas vous dire… et pourtant… y’a des gens qui flatulent, elle, elle pète à longueur de jour et de nuit, elle pète et elle pue, elle pète et elle empeste tout le monde et ça la fait rire… »

 

-         « La mienne, elle avait quasiment vidé la maison de tous les meubles et autres objets de valeurs avant la venue du notaire et de l’huissier pour l’inventaire… Ce notaire qui avait visité la maison meublée pour l’évaluer ne semblait nullement surpris de voir des pièces vides. Heureusement, j’ai insisté pour que l’huissier note mes « dires » sinon, j’ l’avais dans le baba. Elle a essayé de camoufler les avoirs bancaires… bizarrement ce même notaire avait oublié d’en faire la demande aux banques… »

 

-         « La mienne qui veut se faire passer pour une sainte a joué la grande victime… elle avait le même boulot que moi et gagnait exactement la même chose… plus d’enfants à charge… un divorce qui aurait dû se passer rapidement… Son avocate a fait durer… arguant de conneries… Elle se faisait passer pour une femme de haute moralité… elle oubliait avoir eu une petite aventure extra conjugale deux ans après notre mariage… Son avocate déclarait que sa cliente tenait beaucoup à son mari donc à moi et que mon départ était une grosse perte… et elle réclamait 20 000F de dommages et intérêts soit 2F par jour de vie commune (aujourd’hui 0,30€)… je ne valais donc pas si cher que ça… »

                  Là, nous débâtîmes du caractère « moral » des « dommages et intérêts » qui se concluent ainsi : «Comment peut-on moralement dire qu’un être humain représente telle valeur. Que les parties participent équitablement  de l’éducation et de l’entretien des enfants restant à charge, normal. Que la partie la plus aisée vienne en aide à son ex, normal aussi à condition que toutes les ressources présentes et futures soient toujours prises en compte, compréhensible aussi… mais des dommages et intérêts… il suffit de pleurer fort pour en avoir… »

 

                  La conclusion fut faite par une amie : « Un divorce, c’est simple si on veut. Il y a la partie judiciaire. Si les deux parties sont honnêtes et si aucun avocat n’est un charognard, il ne peut que bien se passer. Ça ne sert à rien de se déchirer puisque de toute façon les dés sont jetés. Un divorce, c’est difficile pour la personne qui est quittée mais c’est aussi difficile pour celle qui quitte… C'est dure de constater qu'on s'est trompé sur toute la ligne... j’en sais quelque chose… vous le savez tous…. Les torts devraient presque toujours être partagés : la personne qui quitte à des raisons et donc celle qui est quittée a autant de torts et devraient faire une introspection avant d’accuser l’autre.

                    Et puis, la deuxième partie, c’est la partage de la communauté, 50/50, quels que soient les attendus du jugement.Si l'un essaie de truander l'autre, c'est sans doute qu'il l'a fait en douce durant toute la vie commune...Moi, je suis de plus en plus certaine qu'il a mis un magot de côté... Quand je vois tout ce qu'il gagnait et que rien ne revenait dans la maison à part le remboursement des traites de la maison... Il a eu le toupet de diminuer ses ressources durant toute la procédure pour ne pas avoir à payer de pension alimentaire pour nos deux gosses... et il a réussi  à en avoir à payer le strict minimum en magouillant avec l'aide de ses associés... Durant toute la procédure, il gémissait de ne pas avoir ses enfants et une fois le divorce prononcé, il oubliait de les prendre en week-end et il prenait ses vancances quand il ne les avait pas... 

                     Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais mon divorce m’a éclairé sur les faces cachées de mon ex qui existaient certainement du temps de notre vie commune mais je ne les voyais pas… Pas vous? ... Et maintenant, je me demande comment j’ai pu vivre autant d’années avec un tel individu… J'aurais dû partir plus tôt...  Dis donc, ton dessert, on pourrait pas l'appeler le " gâteau des divorcés", non ?

            J’invitais mes amis à passer au salon pour prendre le café en spécifiant que ce ne serait pas « celui du pauvre ! »

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 08:45

      L’exiguïté des  courtils urbains (si, si, il en existe encore dans quelques quartiers)  et leur mitoyenneté participent beaucoup du bon climat relationnel entre voisins. Les travaux printaniers sont l’occasion d’échanges divers. Ceux-ci, souvent banaux mais aussi parfois fructueux, permettent de mieux se connaître, de s’apprécier autrement.

         Entre deux propos concernant les salades et les moyens écologiques de luttes contre les pucerons, j’interrogeai mon voisin qui venait de changer d’automobile sur sa nouvelle plaque d’immatriculation  qui ne correspondait pas au modèle local.

         « Ah, vous aussi, vous trouvez ça bizarre ? Figurez-vous que mon garagiste voulait affliger ma voiture de plaques portant le numéro de notre département, c’est normal, mais surtout le logo de notre région, et ça je n’en voulais surtout pas. J’adore ma région mais j’exècre son nouveau logo. Il me disait que c’était maintenant obligatoire, c’est la loi et que je risquais une contravention si je m’obstinais dans mon refus.

         Comme je suis un vieux têtu, j’ai téléphoné à la préfecture. La dame du Service des Cartes Grises m’a bien dit que c’était la loi. Mais elle m’a bien expliqué que « La plaque d'immatriculation devra comporter obligatoirement un identifiant territorial composé d'un numéro de département et du logo de la région correspondante » et que « La référence départementale sera sous la forme du numéro actuel du département et la référence régionale sera sous la forme d'un logo régional, qui a été proposé par chaque conseil régional et arrêté officiellement par l'État. ».

Mais comme je lui disais que justement, je ne voulais pas de ce logo régional, elle m’a rassuré car « cet identifiant territorial n'aura plus nécessairement de lien avec votre adresse. » et que je pouvais choisir le département que je voulais avec le logo de sa région. J’en concluais que j’avais une obligation de faire librement mon choix.

         Mon fils est allé sur Internet pour connaître les différents logos et après réflexions, j’ai choisi le département avec son logo régional qui me convenait le mieux.

         Vous allez me demander pourquoi j’ai choisi le « Centre ». Alors, c’est hautement intello, continua-t-il avec un petit sourire tout en s’appuyant sur sa bêche. Voyez-vous, le « Centre » m’évoque beaucoup plus qu’une région de France… C’est du « Centre » que tout part. Avant de tracer un cercle, il vous faut marquer un « centre »… Dans votre cercle d’amis, c’est vous le « centre »… et c’est vous qui allez agrandir ou diminuer ce cercle… C’est du « centre » que partent tous les rayons. Celui qui croit va vous vous dire son « dieu » est un « Cercle » dont le « centre » est partout… Nous, en ce moment, notre « centre d’intérêts », c’est le jardin, c’est ce qui nous rapproche et nous formons un petit cercle. Chaque nation se voudrait être le « centre » du monde dans un domaine donné… Le « centre », c’est ce qui rapproche et rayonne… Vous n’êtes pas d’accord ?

-         Euh…. si … présenté comme cela mais … la construction administrative de la  région Centre n’a pas été réalisée sans grincements de dents et il paraît qu’aujourd’hui encore, certains regrettent que cette région soit le résultat d’un démembrement de diverses vieilles provinces : Orléanais, Berry, Touraine et Anjou, je crois. On est loin de vos interprétations, non ?

 

-         On peut dire aussi que la région Centre unit diverses cultures traditionnelles et qu’aujourd’hui, cette union est bien vécue par une grande majorité.

 

-         Si vous voulez, mais pourquoi avoir choisi le « 18 » ?

 

-         Le « 18 », c’est le Cher mais c’est aussi le N° d’appel d’urgence quand vous êtes en détresse. Et certaines choses qui se passent ici dans notre territoire régional qui m’est cher relève d’une certaine détresse, d’une urgence à agir. Le 18, c’est aussi un nombre « rectangle »… vous vous demandez bien ce que c’est, non ?… ça, c’est ma corde pythagoricienne… Le nombre qui mesure le périmètre ou l’aire d’un rectangle de 6 par 3 est le même soit 18. Ce qui circonscrit a même valeur que ce qui est circonscrit, égalité de tous quelle que soit sa place, égalité de Droit pour chacun devant la Loi… J’aurais pu prendre le nombre « carré » « 16 », mais les Charentes ne font pas partie du Centre. Mais surtout, j’ai choisi le « 18 » en mémoire du 18 juin 1940, jour de l ‘appel à la résistance lancé par le Général de Gaule… Vous connaissez mon parcours de soldat et de résistant pendant la dernière guerre … Je fus dans les premiers à rejoindre le Général à Londres… J’ai d’ailleurs épousé une londonienne. J’ai vu de nombreux bretons dans les camps d’entraînements anglais et beaucoup d’entre ont donné leur vie pour la défense de la liberté contre le régime nazi. Je peux vous dire que ceux qui arboraient le drapeau « gwenn ha du » étaient du côté des nazis, traquaient les résistants au côté de la Gestapo et aidaient les SS dans leur sale besogne. Combien de bretons sont morts sous la torture après avoir été dénoncés par ces sbires ? Eh bien, moi, je n’oublie pas et jamais ce truc ne sera sur ma voiture.

 

-         Ce que vous dîtes est historiquement vrai mais le Général de Gaule a voulu une grande réconciliation après la guerre pour que la France redevienne une grande puissance. Pourquoi, 60 ans après, ressassez-vous les mêmes ressentiments ?

 

-         On n’était pas obligés de prendre ce drapeau pour symboliser la Bretagne, on pouvait faire preuve d’imagination pour créer un symbole alliant Bretagne et République Française et ne pas prendre cet emblème des indépendantistes… Ils doivent bien rigoler… La République a été bonne fille. Ils n’ont pas réussi à l’assassiner alors ils l’ont violée. Et ils continuent aujourd’hui et continueront demain mais en respectant la Loi… J’ai doucement rigolé quand des gendarmes ont verbalisé des automobilistes qui avaient transformé le « 44, Pays de Loire » en « 44, BREIZH » et quand un juge a renvoyé une affaire pour cause de « baragouin »… Vous aviez vu ça aussi ? …  La Loi, c’est la Loi… y’a pas de combat politique qui vaille… surtout pour ce combat-là. Et puis l’Histoire n’est pas là pour être édulcorée selon les désirs des politiques… Ils ont quand même du toupet : ils crient partout qu’au nom de l’Histoire, la Bretagne doit recouvrer ses 5 départements mais ne veulent surtout pas qu’au nom de cette même histoire, on leur rappelle leur passé récent. Vous avez lu le bouquin de Françoise MORVAN sur les milices et les résistants dans le centre Bretagne et celui sur les archives de Bretagne pendant la dernière guerre ? Ecœurant ! surtout quand on voit le parcours politique de tous ceux-là qui ont plus ou moins collaboré ? On peut pardonner mais oublier, jamais ! et ces zigues font pourtant tout ce qu’ils peuvent pour qu’on oublie leur sale histoire.  Il y a des alliances qui historiquement sont contre la nature même d’une vraie démocratie républicaine… Si chaque personne qui s'affiche avec ce drapeau  savait à quelle mouvance appartenait celui qui l'a fait, il y en aurait certainement qui réfléchirait à deux fois. C'est le symbole du rejet de la République française et de l'Etat français. En plus, c'est la marque de l'alliance du sabre et du goupillon ... Pour moi, le mettre sur ma voiture ou ailleurs, ce serait apporter ma caution à ceux qui haïssent la France... Je cause, je cause mais pendant que je suis planté là à raconter mes salades, les vôtres ne le sont pas…. Il y a un aussi un petit secret que j’ai découvert depuis : en étant immatriculé dans une autre région, on est plus gentil avec moi quand je fais une erreur de conduite en ville ou quand je roule lentement en campagne : « Encore un touriste qui cherche sa route…! » Mais dans ma voiture j’ai un drapeau breton, le vrai, l’authentique, celui qui a fait les croisades… Y’a pas beaucoup de gens à le connaître. Lors d’une promenade en week-end, j’en ai vu un fièrement flotter au haut du mat d’une péniche transformée en magasin de vêtements dans le port de DINAN. C’est la seule fois et j’ai eu plaisir à voir ce drapeau blanc divisé par une croix noire défier l’usurpateur d’ailleurs absent … sans doute avait-il préféré fuir … Alors, qu’on ne vienne pas me dire que je ne suis pas breton.

Il partit d’un grand éclat de rire, empoigna sa serfouette puis, après quelques pas sur sa parcelle de pommes de terre, se ravisa :

-         Vous connaissez les « Bars à Breish » ?

-         J’ai lu les logorrhées anti françaises du Barzhaz Breizh, je suppose que c’est la même chose…

-         Pas du tout… rien à voir … vous en êtes loin et pourtant tout l’y ramène. Ça s’écrit B.A.R.S à B.R.E.I.S.H. et on fait bien la liaison : « barzabreis »… Je vous y emmènerai un jour… enfin si vous le souhaitez. »

 

 

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